Polémique/ Me Benissad, président de la LADDH: «La peine de mort n’a jamais constitué une solution aux crimes et aux assassinats»

Redaction

Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Me Noureddine Benissad, a réagi aux appels d’une partie de la population pour l’application de la peine de mort. Pour lui, « la société ne doit pas réagir en réclamant plus de sang».

Le président de la Laddh s’est dit consterné suite à la mort ignoble de la petite Nihal. Néanmoins, il a réitéré sa position selon laquelle «la peine de mort n’a jamais constitué une solution aux crimes et aux assassinats» en expliquant que les appels incessants de la population à mettre en exécution la peine de mort sont motivés par une ferveur religieuse grandissante exploitée par des parties tierces .

Doté d’une connaissance pointue sur tout ce qui a trait à la criminalité dans le monde, le président de la Laddh a expliqué que «dans les pays qui ont aboli la peine de mort, il n’y a pas eu de courbe ascendante des crimes et des assassinats. Tout comme il n’y a pas eu d’évolution à la baisse du nombre d’assassinats et de crimes dans les pays qui l’ont maintenue. La peine de mort n’est, donc, pas dissuasive», a-t-il conclu, ajoutant que «le crime est consubstantiel à la nature humaine».

En analysant avec soin la réaction passionnée des Algériens, provoquée par une montée spectaculaire du phénomène d’enlèvement d’enfants, M.  Benissad a appelé à l’apaisement. Pour lui, «nous avons besoin d’un climat serein. Il ne faut jamais réagir à chaud », a-t-il martelé.

Le militant des droits de l’Homme a également dénoncé une certaine orientation malsaine du débat qui s’apparente à une manipulation des masses visant à atteindre des objectifs idéologiques. «Ces mêmes personnes qui soufflent sur les braises, on ne les a jamais entendues réclamer la peine de mort quand il y a eu les crimes contre l’humanité en Algérie entre 1992 et 2000», a-t-il précisé.

Pour régler le problème de criminalité, M. Benissad a recommandé de recourir à d’autres alternatives à l’image de l’application de la peine de prison à vie et les soins psychiatriques pour les auteurs de crimes. De son avis, «de tels crimes ne peuvent être commis par des personnes saines d’esprit».

Massi M.

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