Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Ramtan Lamamra, a tenté maladroitement de justifier la politique répressive du pouvoir algérien, à l’occasion de la tenue de la 27ème session du Mécanisme d’examen par les pairs du Conseil des droits de l’Homme à Genève.
Après avoir dressé un tableau rose de la situation des droits de l’Homme en Algérie, dépeignant la démocratie algérienne comme garantissant les libertés de tout un chacun, le ministre des Affaires étrangères, Ramtan Lamamra, s’est contredit en défendant l’interdiction des rassemblements et manifestations pacifiques dans la capitale.
Face à l’indignation des ONG des droits de l’Homme et de la communauté internationale concernant cette politique répressive, M. Lamamra a tenté maladroitement de la justifier en prétendant que l’État agit dans l’intérêt des protestataires qui ne peuvent, selon lui, que mal apprécier les menaces qui entourent de telles actions. «L’État ne peut, en sa qualité de responsable de l’ordre et de la sécurité publics, se risquer à les autoriser lorsqu’il est avéré que leurs organisateurs ne remplissent pas les conditions qui concourent à leur déroulement pacifique et sans porter préjudice aux biens des personnes ou être la cible de visées terroristes».
Le MAE s’est livré à un discours philosophique tout à fait incongru. Selon lui, «l’universalité des principes des droits de l’homme ne doit aucunement signifier unicité et/ou uniformité du modèle d’organisation sociale ou politique». Une façon de dire que l’Algérie jouit d’un modèle démocratique qui accepte quelques entorses « nécessaires » car conforme à son modèle social.
M. Lamamra a également tenté de convaincre que la traque menée par le gouvernement contre les ahmadis, s’inscrit dans le cadre de ce principe de singularité. Selon lui, l’État algérien considère que le respect des religions «ne doit pas être attentatoire, au nom de la liberté d’expression, aux croyances et aux convictions des centaines de millions de fidèles».
Massi M.