Ouyahia Premier ministre/ Cap sur la présidentielle 2019

Redaction

La nomination de Ahmed Ouyahia comme Premier ministre clôt un très court feuilleton estival, dont les principaux acteurs sont Saïd Bouteflika et « ses » hommes d’affaires. Ils ont livré une bataille acharnée contre Abdelmadjid Tebboune. Ils l’ont abattu. Ils peuvent maintenant mettre la cap sur 2019.

Si beaucoup d’observateurs pronostiquaient, depuis quelques semaines déjà, le limogeage d’Abdelmadjid Tebboune, mais jusqu’à ce mardi matin, personne ne pariait sur un changement aussi brutal. La preuve est que selon des cadres des services du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune poursuivait encore ses activités ce matin. Il était à son bureau et jusqu’à midi. Il ne se doutait de rien. Il était même décidé à aller jusqu’au bout de sa logique, selon un visiteur qui l’a rencontré ce matin.

Il reste maintenant à savoir que fera le nouveau Premier ministre. Enfant du sérail et surtout l’homme des «sales besognes» comme il aime à se qualifier lui-même, Ahmed Ouyahia devra reproduire, à quelques détails près, la politique menée par Abdelmalek Sellal. Les hommes d’affaires, à commencer par son «ami» Ali Haddad, seront toujours là à s’offrir des marché publics et la lutte contre «l’intrusion de l’argent dans la politique» devra attendre la fin de règne de Bouteflika.

D’ailleurs, c’est cette fin de règne et son corollaire, la succession, qui motivent au premier chef la nomination d’Ouyahia. Le clan présidentielle, en portant un homme rompu aux magouilles électorales à la tête de l’Exécutif, compte se reconduire quel qu’en soit le prix pour le pays.

Rania Aghiles