Panama papers/ Ce que l’on sait de ces Algériens qui cachent leur argent dans les paradis fiscaux

Redaction

Une vingtaine de ressortissants algériens apparaissent dans les dernières révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Ils détiennent des sociétés offshores et des comptes bancaires dans plusieurs paradis fiscaux comme les Iles Vierges Britanniques, le Panama ou le Luxembourg. Voici ce que l’on sait de leurs identités et de leurs parcours.

En plus d’Abdesslam Bouchouareb, du fils de Yazid Zerhouni, l’ex-ministre de l’Intérieur, ainsi que celui du défunt président Chadli Bendjedid, on retrouve dans la liste de l’ICIJ de nombreux businessmans algériens. Certains sont très connus comme les Boudiab de Béjaïa dont l’un, Amar, est actionnaire du célèbre club de football le MOB et son frère, Abdenour, qui dirige une entreprise  d’équipements de stockage basée dans la zone industrielle de Boumerdès. Le troisième des frères Boudiab, Samir Boudiab, est également cité dans les fichiers de l’ICIJ. Selon nos informations, il est le principal responsable de l’établissement de commerce international BOUDIAB, une société basée à Béjaïa. Les trois frères détiennent la société offshore International Trading Capital Corp, enregistrée aux Iles Vierges Britanniques et basée à Monaco.

Les révélations du « Panama Papers » contiennent d’autres noms d’hommes d’affaires algériens qui ne sont guère connus de l’opinion publique tel Mohand Oulhadj Touazi, un importateur qui gère la  SARL Imagral Importation basée à  El Marsa, à Alger. Très peu d’informations sont disponibles sur cet importateur qui se retrouve sur cette liste à côté d’un parent à lui, le dénommé Mohand Tahar Touazi. Ce dernier est connu pour être derrière la ITF SARL qui active dans l’importation et l’exportation d’articles textiles. D’après nos informations, cette entreprise est basée également à Béjaïa. Ce businessman est également connu pour être le gérant de l’entreprise Sci Tam Immo, créée en 2001 en France, pour gérer des biens immobiliers.

On retrouve en outre deux hommes d’affaires originaires d’Oued Souf. Il s’agit de Haddana, Toufayel Wahib, qui active essentiellement à Dubaï, et détient une entreprise en Chine. D’après les révélations de l’ICIJ, il a enregistré une société offshore en août 2004 Alpha Bright Entreprise Limited aux Iles Samoa. Un autre encore, Haddana Tarek, originaire d’El-Oued (Oued Souf) est actionnaire de cette même société offshore. Ce dernier mène aussi des affaires d’import-export aux Emirats. Samih Al-Jrab, un homme d’affaires algérien gérant  d’une société d’importation et de distribution de matières  plastiques, caoutchoucs et produits chimiques, basée à Birtouta, détient lui la Galdor International S.A, basée aux Bahamas.

Pour l’heure, il est difficile de collecter des informations sur  les autres personnes citées dans cette liste, à l’instar de Menas Ismaïl, Ounnas Elmondji ou Moume Abdelhay. D’autres noms sont dissimulés sous le statut « The Bearer » n’ont pas été dévoilés. Certains noms semblent être des pseudonymes inventés pour protéger l’anonymat des véritables actionnaires ou détenteurs de sociétés offshores ou comptes bancaires.

Nous reviendrons prochainement sur ce dossier avec de nouvelles informations. Rappelons enfin que la réglementation algérienne, en référence à l’article 8 du règlement 07-01 de la Banque d’Algérie, stipule qu’il est strictement interdit de posséder des avoirs monétaires et immobiliers à l’étranger à partir de ses activités en Algérie. Ses avoirs sont jugés légaux en Algérie s’ils ont été acquis par des sommes d’argent amassées à l’étranger. L’Article 8 de ce règlement explique clairement que “hormis les cas expressément prévus par l’article 126 de l’Ordonnance N°03-11 susvisée, la constitution d’avoirs monétaires, financiers et immobiliers à l’étranger par les résidents à partir de leurs activités en Algérie est interdite”.

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