Les passagers du vol AH 1002/23 d’Air Algérie, à destination de Paris, ont été surpris, mardi matin, de voir l’ancien ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, accompagné de sa femme et de sa fille, bénéficier, au niveau de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, d’un traitement digne d’un haut responsable de l’Etat alors qu’il n’occupe plus aucune fonction officielle.
Selon des témoins oculaires, Yazid Zerhouni et sa famille, qui voyageaient en première classe, ont eu droit à Paris d’un dispositif protocolaire impressionnant. Une voiture de luxe, une limousine de marque française conduite par une femme, attendait l’ancien ministre et sa famille sur le tarmac de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. L’ancien « malgache » fut ensuite conduit à l’extérieur de l’aéroport où l’attendait une délégation de l’ambassade d’Algérie.
Pendant ce temps, les passagers ont été bloqués sur la piste de l’aéroport pour laisser toute latitude à Zerhouni et sa famille de quitter tranquillement l’aéroport. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur indignation face à ce « traitement VIP » financé par les deniers publics au moment où notre pays est frappé par une crise financière aiguë. Ces privilèges accordés à un ancien dirigeant s’apparentent à « un abus de pouvoir » immoral.
Pour rappel, Yazid Zerhouni est l’un des décideurs les plus proches du président Abdelaziz Bouteflika. Il fut longtemps l’un de ses hommes de confiance. A la suite d’une maladie très compliquée, en Yazid Zerhouni s’est éloigné graduellement des arcanes du pouvoir. Néanmoins, en 2010, il a été nommé vice-premier ministre, un statut qui lui a procuré, jusque dans sa retraite, de nombreux avantages, avant de céder le ministère de l’Intérieur à Daho Ould Kablia en 2011. Il était, par la suite, l’un des conseillers de l’ombre d’Abdelaziz Bouteflika.