Slimane Bouhafs, un citoyen algérien de confession chrétienne, originaire de Bouandas à Sétif, a été condamné à cinq ans de prison, le 31 juillet dernier, dans un procès expéditif où il n’a même pas été défendu par un avocat. Que reproche-t-on à Slimane, âgé de 46 ans ? Son crime est d’avoir partagé deux publications sur son compte Facebook.
Les deux publications reprennent un commentaire et une caricature sur le prophète Mohamed (QSSSL). « Mon père n’a fait que partager ses publications. Il n’est même pas l’auteur de l’image ou des propos diffusés sur les réseaux sociaux. Il a été arrêté rien que pour ça et a été condamné à cinq ans de prison. C’est totalement absurde », dénonce la fille de Slimane Bouhafs, Afaf, dans une déclaration à Algérie-Focus.
Selon notre interlocutrice, Slimane, détenu à la prison de Sétif, a entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement judiciare dont il est l’objet. Atteint de maladie de la goutte, Slimane est une personne extrêmement vulnérable. « Sa santé est en danger et nous n’avons même pas eu le temps de lui trouver un avocat pour le défendre. Les autorités judiciaires nous disent qu’il a choisi lui-même de ne se faire représenter. Il a été jugé le soir de son arrestation sans que sa famille ne soit prévenue », confie encore Afaf qui a peur pour l’intégrité de son père en prison.
Officiellement, la justice accuse Slimane Bouhafs d’avoir porté atteinte à la figure du prophète (QSSSL). Mais une simple publication sur Facebook est-elle suffisante pour coller une telle accusation à un concitoyen ? L’histoire de Slimane a choqué de nombreux Algériens qui tentent de s’organiser pour lui venir en aide dans l’espoir de le libérer de ce cauchemar.