Le pouvoir a prouvé une nouvelle fois que l’instrumentalisation de la religion commence dans les institutions de l’Etat. Pour tenter de « convaincre » les Algériens d’aller voter, il utilise tous les moyens dont il dispose. A commencer par les mosquées qui sont associées à toutes les entreprises du pouvoir.
Dans une instruction, le ministre des Affaires religieuses et des waqfs demande aux imams de la République de se mêler de la politique et de consacrer le prêche de ce vendredi à l’appel à une participation « massive » à l’élection législative.
Le ministère des Affaires religieuses vient donc de démentir les arguments des autorités qui s’insurgent à chaque fois contre ceux qui sont tentés d’instrumentaliser la religion à des fins politiques. Ce reproche a souvent été fait aux Islamistes. Mais cette note prouve que les premiers à politiser les mosquées sont les responsables de l’Etat eux-mêmes.
Ce n’est pas la première fois que les imams sont « conviés » à se prononcer sur un sujet politique. En 2014, les fonctionnaires du culte étaient également associés à l’appel au « vote ». Il est vrai que ces imams n’ont pas lancé d’appel à un vote sur une personne précise.
Plus récemment, les imams étaient également appelés à relayer un discours des autorités portant sur les « vertus » de la « stabilité politique ». Un des slogans utilisés par le pouvoir pour éviter des soulèvements des populations.
Essaïd Wakli