Il n’y aura pas de ministres MSP dans le sixième gouvernement Sellal. Après d‘âpres débats et de vives polémiques ayant duré plusieurs jours, le parti islamiste a finalement décidé à l’unanimité, tard dans la soirée de vendredi, de décliner l’offre de Bouteflika.
Seule une dizaine de membres du Conseil consultatif ont suivi l’ancien président, Aboudjerra Soltani, dans sa quête de réintégrer l’équipe gouvernementale. C’est donc un camouflet que vient de subir l’ancien ministre d’Etat sans portefeuille. L’ancien dirigeant, qui a exercé un forcing soutenu plusieurs mois durant pour pousser le parti dans les bras du pouvoir, a échoué non seulement à faire adopter son projet, mais se retrouve réduit à un humiliant statut de voix minoritaire au MSP. Les images des chaînes de télévisions ont d’ailleurs mis en évidence un homme contrarié, fatigué et agacé de ne pouvoir vendre sa ligne politique à un parti pourtant créé pour la seule mission de servir de caution islamiste au pouvoir.
Abderrezak Makri, l’intransigeant président du MSP depuis 2012, prend ainsi sa revanche. Lui, qui s’est toujours opposé à l’entrisme, est sorti victorieux de cette bataille livrée avec les partisans d’une participation au gouvernement. L’islamiste au visage moderniste n’a ainsi pas cédé au chant des sirènes du pouvoir qui lui aurait proposé quatre départements ministériels.
Selon des indiscrétions, Aboudjerra Soltani envisage de tenter une entrée personnelle dans le gouvernement en dehors des structures du parti. Il va probablement fonder sa propre formation politique comme Amar Ghoul l’avait fait quatre ans auparavant dans le but de garder son poste de ministre.
Une chose est certaine : si le pouvoir n’a pas réussi à dompter le MSP, il aura bel et bien des ministres islamistes dans son gouvernement. L’essentiel étant de donner l’image d’un gouvernement de large rassemblement.
Rania Aghiles