Le mouvement islamiste El Islah vit une nouvelle une crise interne. Le secrétaire général de ce parti, choisi annuellement par alternance, est contesté. Des membres du bureau national et du conseil national revendiquent le retour de l’ancien homme fort du parti, Mohamed-Djahid Younsi.
Alors que le secrétaire général, Filali Ghouni –un inconnu de la scène politique- tente de minimiser la portée de la contestation, des membres des organes de direction se sont réunis la semaine dernière, à Bordj-Bou Arréridj, pour élire, à nouveau, Djahid Younsi au poste de secrétaire général. «Il n’y a pas e crise», a affirmé Filali Ghouni. Dans la foulée, il a tenté d’organiser une réunion de l’exécutif de son parti à Alger. Mais les évènements se sont accélérés et les membres du bureau national ont déposé, mardi, une démission collective de la direction de leur parti, rendant inopérante l’autorité du secrétaire général.
Crée par Abdellah Djaballah sur les ruines du mouvement Ennahdha, qui lui a échappé en 1999, le mouvement El Islah a été réduit à une peau de chagrin depuis le départ de son chef historique. Pour tenter de maintenir une certains cohésion, des cadres de cette formation islamiste ont décidé de changer de secrétaire général chaque année, avec un seul mandat pour chacun des responsables désignés. Mais l’influence de Djahid Younsi, qui fut pendant longtemps le bras de droit de Djaballah, n’a jamais faibli. L’ancien député de Annaba a toujours manœuvré dans l’ombre pour garder la haute main sur le parti. Ce qu’il vient de démontrer une nouvelle fois.
Essaid Wakli