En perte de vitesse et en opportuniste avéré, Ahmed Ouyahia tente de surfer sur la vague d’indignation suscitée par le décès de la petite Nihal Si-Mohand pour joindre sa voix à ceux qui appellent au rétablissement de la peine de mort. Le secrétaire général du RND n’a même pas eu le courage minimal d’exprimer publiquement sa position. Il en a laissé le soin à ses «lieutenants».
Sur sa page Facebook, le RND indique en effet qu’il soutient les appels «du peuple» pour le rétablissement de la peine de mort. Et pour mieux expliciter la position du chef, le document renvoie à une interview accordée par Ahmed Ouyahia à la radio nationale en 2007. Lors de cet entretien, l’ancien premier ministre n’a pas jugé utile de rappeler que la gestion par l’émotion ne donne pas forcément de résultats sérieux.
Par excès de populisme, Ahmed Ouyahia cède une nouvelle fois à des appels que ne guide aucun esprit rationnel. Le directeur de cabinet de la présidence de la République, qui a les élections législatives de mai 2017 en ligne de mire, surfe ainsi sur un sujet très cher aux islamistes. Il chasse donc sur des terres qui ne sont pas forcément les siennes et s’adonne, ainsi, à une pratique bien connue chez l’homme : l’hypocrisie.
Pourtant, Ahmed Ouyahia sait se montrer «ferme» sur d’autres sujets qui concernent directement la vie des Algériens. Il a toujours refusé d’augmenter les salaires des fonctionnaires pour cause de manque de productivité. Il a même appelé les Algériens à se serrer la ceinture en s’abstenant d’acheter des produits considérés comme superflus, à l’image des yaourts. Des prises de positions qui lui ont valu des records d’impopularité qu’il veut rattraper aujourd’hui. Quitte à manipuler les sentiments des Algériens.
Essaïd Wakli