De l’aveu même du ministre des Ressources en eau, 14 millions d’Algériens «ont soif». Selon lui, une grave crise de raccordement à l’eau potable touche au moins 10 wilayas de l’Est. Un chiffre très important qui révèle que malgré les annonces, la crise de l’eau persiste. L’arrivée de l’été ne fait que la révéler au grand jour.
La preuve de cette pénurie d’eau est donnée par ces manifestations quotidiennes de citoyens au quatre coins du pays. Des habitants des villes, mais surtout de villages, bloquent les routent et crient leur désarroi. C’est le cas ces derniers jours à Bordj-Bou Arréridj, M’sila, Tiaret, Boumerdès, Béjaïa, Tizi-Ouzou et Relizane.
Ne pouvant éluder cette réalité, le ministère des Ressources s’est soumis au rude exercice de vérité. Un responsable du département des ressources en eau, Smaïl Amirouche en l’occurrence, a reconnu, sur un plateau de télévision, que beaucoup d’Algériens ne bénéficient pas de raccordement à l’eau potable. Il explique cet état de fait par le stress hydrique qui touche notre pays. « Certaines wilayas de l’Est vivent en effet une situation de sécheresse », a-t-il indiqué.
Il cite une multitude d’autres raisons pour justifier cette pénurie. Il évoque notamment les raccordements illicites ou sauvages qui privent des milliers de citoyens du précieux liquide.
Plus, les autorités ont mis en place une politique de rationnement dans certaines régions. «Dans certaines wilayas, les citoyens sont approvisionnés une fois tous les quatre, voire sept à dix jours», admet le représentant de l’Etat.
En guise de solution, les autorités veulent accélérer la répression des raccordements illicites. Il s’agit parfois de petits industriels, d’entrepreneurs ou d’agriculteurs. Tout comme elles comptent réparer certaines conduites vétustes et accélérer la réalisation des réseaux en construction. Entre temps, des millions d’Algériens doivent se débrouiller pour étancher leur soif !
Rania Aghiles