C’est une véritable saignée. De nombreux terrains et assiettes foncières stratégiques ont été détournés de leur vocation à Chlef. De riches hommes d’affaires, des oligarques, de hauts responsables ou des parents de dirigeants influents ont pris possession d’assiettes foncières concédées par le Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (CALPIREF). Il s’agit d’un dispositif chargé d’octroyer des terrains à des entrepreneurs censés réaliser des projets d’investissements.
Malheureusement, à Chlef, ces terrains abritent, désormais, des villas avec piscines, des bazars, des magasins ou des promotions immobilières, ce qui constitue une grave violation de la réglementation en vigueur. Mais, les gens puissants ne s’en soucient pas.
Preuve en est, cette bâtisse située au centre-ville de Chlef appartenant à l’ex-commandant de la gendarmerie nationale, Yahla Djilali. Il a pris possession de ce lot de terrain dans des conditions opaques pour construire une grande villa alors que la procédure légale indique qu’une telle assiette foncière, située à l’intérieur du tissu urbain, doit revenir en priorité à un équipement public. Aucune autorité n’a osé demander des comptes à cet ex-haut gradé de la gendarmerie qui semble être au-dessus des lois régissant l’urbanisme dans notre pays.
Cette grande construction est la propriété de Fouad Meknassi qui est le fils du directeur de campagne d’un certain Abdelaziz Bouteflika lors de la campagne électorale pour le quatrième mandat. Et comme par hasard, sur le terrain qui lui a été concédé par le CALPIREF pour un projet économique, ce notable de Chlef a construit un grand immeuble dont on ignore totalement la portée économique pour la région.
Cette immense bâtisse appartient à l’homme d’affaires Chellali Abdelkhader, un richissime oligarque, qui s’est approprié tout bonnement d’une partie du stade de Haï Salem de Chlef. Lui aussi a bénéficié des largesses du CALPIREF. Cet homme d’affaires est tellement influent que même l’actuel Wali, qui dispose des pouvoirs de chef d’Etat dans sa wilaya, n’a rien pu faire pour bloquer ses projets immobiliers.
Juste à côté de la Caisse Nationale des Retraites, un autre homme d’affaires a également bénéficié d’une concession du CALPIREF destinée à la réalisation d’un projet économique. Mais l’influent businessman, ami durant les années 90 avec le chef du commandant du secteur militaire de la région de Chlef, a préféré bâtir une sorte de bazar avec des magasins et des commerces.
Sur la photo ci-dessus, la propriété privée d’un influent homme d’affaires, architecte de profession, qui a transformé pas moins de 10 mille m2 concédés par l’Etat, pour bâtir des villas avec piscines. Ce terrain est situé au centre-ville de Chlef car il abritait avant le séisme de 1982 un établissement hospitalier.
Pour l’heure, aucune instance officielle n’a diligenté la moindre enquête sur le devenir de ces terrains détournés de leur vocation au moment où des investisseurs fiables et sérieux butent sur la rareté du foncier industriel.