A Oran, la population locale est sous le choc. A la Maison de vieillesse située dans le quartier du Plateau à Oran, les personnes âgées sont maltraitées par un personnel démissionnaire, méprisant et indifférent au sort de cette catégorie fragile de la population.
Des bénévoles et des citoyens révoltés ont adressé une lettre au Wali d’Oran pour lui demander d’intervenir rapidement afin de remédier à cette situation. Dans leur lettre, ils ont dénoncé « les conditions de vie inhumaines et humiliantes des pensionnaires âgés vivant au sein de la caserne Chaâbane, situé dans le quartier de Plateau à Oran (situé près des Urgences) ». Pour étayer leur témoignage, ces citoyens ont accompagné leur lettre par plusieurs photos montrant une centaine de pensionnaires vivant dans des conditions indescriptibles. Certains de ces pensionnaires sont très âgés, très malade, souffrant de divers troubles psychiques, handicapées.
Ces clichés montrent qu’quotidiennement, ces hommes et ces femmes sont maltraités, mal nourris, soumis à de mauvais traitements de la part du personnel. Ce même personnel, qui dès 14 h, quitte leur travail, abandonnant les pensionnaires à leur propre sort. Et pourtant, certains pensionnaires handicapés ou trop âgés ont besoin de l’aide d’une tiers personne pour les gestes les plus simples du quotidien.
D’autres bénévoles révoltés par cette injustice nous assurent que les pensionnaires valides sont obligés d’effectuer le ménage eux-mêmes pendant le week-end. On les oblige à rester à l’extérieur de leur chambre, pendant le passage des femmes de ménage et afin que les chambres restent propres. « Ammi Sahraoui, par exemple, âgé de 90 ans et non voyant, est obligé de demeurer à l’extérieur enveloppé dans sa couette pendant des heures, et ce même quand il a pris son bain ! », indique l’une de ces bénévoles. « Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres des conditions de vie de ces personnes, de ces pères et mères, de ces frères et sœurs, de ces êtres humains tout simplement », assure encore notre source.
Force est également de constater également que « cette ancienne caserne » est dans un état insalubre : les sanitaires sont dans un état très délabré, les murs tombent en ruine (cf. les photos prises sur les lieux). Le bâtiment ne répond pas aux normes d’hygiène et de sécurité. Selon nos informations, cette bâtisse est gérée par l’APC. De plus, il a été constaté que de nombreux dons provenant de citoyens ont été détournés !
Pour l’heure, les autorités ne bougent toujours pas leur petit doigt face à la réalité amère que subissent ces personnes âgées et abandonnées à leur sort. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux, faire semblant de ne pas voir. Nous sommes leur porte-parole. Malheureusement, nos moyens sont limités. Nos aînés méritent mieux, un endroit où ils finiront leur vie en toute quiétude. Nous comptons sur vous pour aider ces personnes âgées », déplorent enfin dans leur lettre ces citoyens d’Oran qui ne veulent plus rester les bras croisés face la souffrance des pensionnaires de cette Maison de Vieillesse.