Après deux jours de débats, le Parlement a adopté, hier vendredi, le plan d’action du gouvernement Tebboune. Bien que littéralement plébiscité, avec 402, il reste dénué de vision. Il semble surtout destiné à gagner du temps et à ne se fâcher avec personne.
Le plan d’action ardemment défendu par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, est loin d’être révolutionnaire. Pour le Front des forces socialistes, (FFS), «c’est une sorte de dépliant, un ensemble de mesures sans délai précis, pas même une vision pour l’année prochaine». Il faut dire qu’il ne pouvait en être autrement. Le plan d’action vise selon M. Tebboune à parachever le programme du président de la République. Autrement dit, le Premier ministre souhaite résoudre une crise en poursuivant la même politique qui a conduit à son déclenchement.
Il faut reconnaître que les critiques émises par le FFS sont pertinentes. Dans l’ensemble, le plan présenté par le gouvernement manque cruellement de chiffres. Le Premier ministre a proposé des solutions sans pour autant mesurer leur impact et leur capacité à venir à bout de la crise. Le gouvernement ne s’est, par ailleurs, pas donné la peine de fixer des échéances.
Le gouvernement a pris soin de ne heurter personne, voire de contenter tout le monde. Les mesures comme «l’impôt sur la fortune», la «deuxième session du BAC» ou la satisfaction des revendications des retraités et invalides de l’APN ne visent rien d’autre qu’à mettre en veilleuse de puissants mouvements sociaux en cours ou à venir.
Ainsi, le gouvernement Tebboune, comme son prédécesseur, semble incapable de se départir du populisme, le but ultime étant de se donner du temps afin de parvenir, sans encombres, aux présidentielles de 2019. Le problème est que le temps perdu dans des mesures cosmétiques aggrave considérablement la crise.
Massi M.