Une statue à l’effigie du rebelle Matoub Lounes a été dévoilée, jeudi, au centre-ville de Souk El Ténine, à l’est de Béjaïa. Cette œuvre difforme, dévoilée dans un contexte marqué par des tentatives de récupération politique de la cause berbère, provoque la colère de la population.
Les statues ratées se multiplient. Après celle de Ben Badis à Constantine, et celle de Larbi Ben M’Hidi à Aïn M’lila, s’ajoute celle de Matoub Lounès à Souk El Ténine. Cette représentation du « rebelle » grattant son légendaire mandole a provoqué l’ire des habitants de Béjaïa. Le visage grossier, les yeux exorbités et les traits asymétriques inspirent plus la répulsion qu’autre chose.
Sur les réseaux sociaux, ce nouveau ratage déchaîne les passions. Les amoureux du « rebell »e dénoncent une instrumentalisation de l’image de Matoub par des candidats à la députation. Cette statue de deux millions de dinars a, en effet, été inaugurée en présence de candidats RCD briguant un siège au parlement. «Ont ne peut saisir l’occasion du 37ème anniversaire du printemps berbère en dévoilant au monde une statue difforme de Matoub dans le but de titiller le sentiment d’appartenance afin obtenir un siège au parlement», estime un internaute. Bon nombre d’autres affirment que «la mémoire de Lounès Matoub appartient à tous les Algériens et aucun parti n’a le droit de l’utiliser à des fins électoralistes».
Massi M.