L’International Algérien Islam Slimani évoque pour la première fois dans un entretien exclusif au quotidien britrannique Daily Telegraph les différentes étapes de son parcours de footballeurs, aujourd’hui au top de sa carrière avec le club de Premier League Anglaise Leicester City après avoir signé cette année un contrat record de 28 millions de livres sterling.
Le chemin de Slimani vers Leicester a été de l’avis de tous les observateurs de la balle ronde, ardu mais gratifiant. Sa trajectoire ressemble énormément à celle de ses co-équipiers en l’occurrence Jamie Vardy et Riyad Mahrez, tous les deux avaient débuté dans des ligues inférieures avant de percer dans au haut niveau.
Pourtant, une carrière dans le football semblait inaccessible pour Islam qui avait grandi dans la maison familiale à Ain Bénian, dans la banlieue ouest d’Alger. Ses conditions sociales étaient tellement médiocres qu’il avait pris l’habitude de se donner à l’activité de la pêche dans le port local à l’aide de bouteilles en plastique attachées à une ficelle. Selon le co-équipier de Riyad Mahrez, « les choses n’étaient pas faciles. Nous n’étions pas riches et nous vivions tous dans la même maison, mes parents et mes trois sœurs et trois frères », se souvient-il. « Les temps étaient durs. Les Algériens sont combatifs, ils font souvent tout pour changer leur destin et réussir afin de pouvoir aider leur famille de la meilleure façon possible », a-t-il confié pour expliquer comment ce mode de vie lui as permis de forger sa force de caractère.
Slimani a débuté sa carrière en Algérie dans un club de cinquième division appelé le WBAB, il a ensuite regagné le JSM Chéraga, et ce n’est qu’à l’âge de 19 ans qu’il signe pour le CR Belouizdad, un grand club de la capitale, pour £ 7,000. Avec Belouizdad, sa carrière a véritablement décollé, marquant 43 buts en 122 matchs, ce qui lui a permis de décrocher son premier contrat avec le Sporting de Lisbonne en 2013. Ce transfert constitue son premier pas, pour une grande carrière Internationale. Mais pour l’enfant d’Ain Benian, l’école Algérienne constitue la base de sa formation.
« En Algérie, les talents n’en manquent pas, le pays regorge de joueurs fantastiques, c’est un terreau pour la production de talents. Mais quand j’ai commencé il n’y avait pas d’académies et donc la seule façon de progresser était de quitter le pays » ajoute-t-il, soulignant que les terrains étaient synthétiques et « j’ai encore les cicatrices pour le prouver », dit-il. Les installations étaient également médiocres alors que le processus du lancement d’un club ressemblait plus à un parcours de combattant, mais pour Islam Slimani les choses commencent à bouger, les politiques publics accordent, désormais, plus d’intérêt à la prise en charge des problèmes de la jeunesse.
« Les fans adorent le jeu, les jeunes sont accroc au football. Riyad et moi-même nous avons peut-être réussi à baliser le chemin à suivre pour d’autres Algériens. Nous avons certainement choisi des parcours différents, mais nous avons surtout réussi à changer le regard des autres sur le football Algérien’’. Slimani s’impose en ce moment comme un joueur incontournable sur les terrains de football en Angleterre, en marquant cinq buts, dont deux, au tout début de cette saison, contre Burnley. Le joueur de 28 ans est un avant- centre traditionnel, puissant en hauteur, doté d’une capacité de combativité remarquable. Il s’est parfaitement adapté à l’éthique et la méthode de travail exigée par le coach de Leicester City, l’Italien Claudio Ranieri.
« J’ai grandi et j’ai évolué en tant que joueur au Sporting, c’est un club qui me tient beaucoup à cœur », a encore fait savoir Slimani dans cet entretien. « En Algérie il y a le football, mais pas de formation ou de progression pour une grande carrière Internationale. Mon cheminement a pris une autre tournure avec le Sporting, ce club, ajoute-t-il enfin, constitue le fer de lance de mon ascension sur le plan Européen, ce qui m’a aussi permis de confirmer ma place parmi le onze nationale ».
De Londres Boudjemaa Selimia