Pour s’attaquer à Louisa Hanoune, candidate à l’élection présidentielle du 17 avril prochain Abderrezak Makri, président du parti islamiste MSP, a utilisé un procédé peu commun. En effet, il ne s’est pas contenté d’arguments politiques, mais il renvoie la pasionaria du parti des travailleurs à des questions beaucoup plus personnelles.
Dans une lettre publiée sur sa page Facebook, le président du MSP a rappelé avoir rencontré la secrétaire générale du Parti des Travailleurs lors d’un colloque en France « alors qu’elle portait un verre de vin à la main ». Si le contenu de la lettre incendiaire adressé par Mokri à Louisa Hanoune est beaucoup plus politique, des phrases et propos péjoratifs ont donné une connotation beaucoup plus sexiste au message du leader du MSP. Le chef de parti islamiste traite Hanoune de « méchante » et de « faible de personnalité ». Chose qui sort de l’ordinaire et de la critique purement politique puisqu’elle relève de l’attaque personnelle. Pourtant, le président du MSP a commencé son message par expliquer que son attaque ne vise pas la femme ou ses idées.
Mais plus grave que tout cela, Abderrezak Makri, islamiste de pure souche, attaque Mme Hanoune sur un terrain très controversé : la liberté individuelle. En rappelant qu’elle a bu de l’alcool, Mokri sait qu’il s’adresse à un public particulièrement sensible à ce genre de sujets. Pis encore, c’est une manière pour lui de jeter la responsable politique à la vindicte populaire dans une population de plus en plus attentive à ce genre de sujets.
En évoquant la consommation d’alcool de Louisa Hanoune, Makri montre ainsi qu’il est très loin de tenir ses engagements de respect des libertés individuelles. Un comportement qui doit susciter de la peur parmi les Algériens qui se sont toujours montrés méfiants vis-à-vis des islamistes qu’ils soupçonnent de vouloir étouffer les libertés individuelles.
Abderrezak Makri, qui a pourtant rappelé à plusieurs reprises que malgré ses convictions, il reste attaché aux valeurs universelles de respect des libertés. L’homme vient de démontrer qu’il est loin de respecter ses propres engagements.