Pour l’Etat, ce sont «les élus qui oublient leurs électeurs»

Redaction

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Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould-Kablia ne croit pas, lui, que les citoyens ont perdu confiance en l’administration locale. Et contrairement aux élus et aux partis politique,  il est persuadé que les APC ont des prérogatives «significatives».

Lors de son passage mardi matin sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l’Intérieur a accusé à ce sujet, de manière sibylline, les «partis dominants» d’être derrière les amendements qui ont réduit les prérogatives des élus locaux. Mais Daho Ould-Kablia reste persuadé que le nouveau code communal donne beaucoup de prérogatives aux élus. « Le nouveau code communal donne des prérogatives extrêmement importantes pour les Assemblées», a-t-il affirmé. Selon lui, il n’y a que la délibération concernant le budget qui nécessite l’approbation du Wali. «Une seule délibération est soumise à l’arbitrage du wali : le budget. Le reste est juste soumis à information», a-t-il encore fait remarquer. Mais, «si les gens viennent manifester devant une APC, c’est qu’ils savent que la décision est au niveau de l’APC», a-t-il expliqué comme pour jeter la balle dans le camp des élus locaux. Il fait observer aussi que la révision du code communal n’est pas possible dans l’immédiat.

«Il n’y a pas de communes pauvres en Algérie» 

En revanche, lorsqu’il s’agit de se dédouaner, le ministre de l’Intérieur n’est jamais à court d’arguments. Quitte à croiser le fer avec tout le monde. Ainsi, il trouve que les communes ne manquent pas d’argent. « Il n’y a pas de commune pauvre en Algérie », a-t-il dit. Car, ajoute encore le ministre, l’Etat octroie toujours des « budgets de péréquation » aux communes qui n’ont pas de ressources. A cela, le ministre ajoute les ressources qui proviennent du «fonds de solidarité intercommunale». « Ce fonds est un patrimoine des collectivités et non un don de l’Etat», a-t-il encore précisé.

Même s’il avoue qu’il est impératif de réviser la fiscalité locale, le ministre de l’Intérieur admet que cela n’est pas forcément possible. « La réforme fiscale locale ne peut venir sans la réforme fiscale nationale. Or, il s’agit d’un dossier très lourd», a-t-il dit tout en précisant que cela dépend du ministère des Finances qui a installé une commission depuis 5 ans. Mais, pour l’instant, il n’y a rien de concret.

Au sujet des élections locales, le ministre estime que si manque de confiance il y a, c’est entre les citoyens et les partis politiques et non entre le citoyen et l’administration. «Le problème est qu’une fois arrivés aux APC, les responsables oublient leurs électeurs », a-t-il accusé. Malgré cela, il prévoit un taux de participation entre  35 et 45%.