Près de 270 000 cerveaux ont quitté le pays/ Plus de 10 000 médecins algériens exercent en France

Redaction

Au moment où les structures locales de santé souffrent cruellement du manque d’encadrement, des milliers de médecins algériens, toutes spécialités confondues, exercent officiellement en France. Ils font partie des milliers de cadres algériens qui quittent le pays annuellement pour chercher une vie meilleure sous d’autres cieux.

Selon une étude effectuée par Mohamed Saïb Musette, attaché de recherche au Centre de recherche en économie appliquée et développement (CREAD), il y a trois ans, près de 17 000 médecins maghrébins ont émargé à l’Ordre des médecins français. Selon l’étude, plus de 10 000 médecins algériens exercent en France. Les médecins nord-africains sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays vers notamment la France et le Canada, indique encore M. Musette lors d’une conférence tenue récemment à l’université de Béjaïa.

Le chercheur du CREAD relève que parmi les praticiens de la santé, ce sont les psychiatres qui émigrent le plus. Ils de loin les plus nombreux parmi nos «cerveaux médicaux» qui émigrent. Puis arrivent les radiologues, les ophtalmologues, ensuite les anesthésistes qui sont, toutefois, moins attirés par l’émigration par rapport à leurs confrères tunisiens et marocains, et encore moins les spécialistes en obstétrique, en gynécologie et en chirurgie générale. «Si certains de nos médecins partis ont obtenu leurs diplômes dans les pays d’accueil, la grande majorité (73%) sont des diplômés de l’université algérienne», relève M. Musette.

Plus globalement, ce sont pas moins de 268 000 migrants algériens qualifiés qui se trouvent à l’étranger, dont 75% en France, le reste au Canada (11%) et au Royaume-Uni (4%). Pour des raisons évidentes liées notamment à la langue, l’émigration algérienne qualifiée est beaucoup moins intéressée par les destinations Espagne et Italie.

Rania Aghiles