Ali Benhadj, le numéro deux de l’ex-Front Islamique du Salut (FIS), le parti dissous, considère l’actuel candidat à l’élection présidentielle, Ali Benflis, et ancien Chef du gouvernement, comme étant une « personne » tout à fait respectable ». Dans une contribution publiée sur sa page Facebook et dans une vidéo diffusée sur YouTube, Ali Benhadj n’a pas hésité à encenser Ali Benflis dont il estime qu’il est l’un « des poids lourds de la scène politique algérienne ».
Habituellement très critique et virulent à l’égard des acteurs politiques qui n’appartiennent guère à la mouvance islamiste notamment les hauts commis de l’Etat qui ont occupé des fonctions ministérielles ou des postes hauts placés, Ali Benhadj s’est montré cette fois-ci, et en pleine pré-campagne électorale, très amical à l’égard d’Ali Benflis. Il a même fait remaquer que l’ambition d’Ali Benflis de briguer la Présidence de la République est totalement « légitime ». Mieux encore, lorsqu’il s’est mis à analyser la déclaration de candidature à l’élection présidentielle d’Ali Benflis, Ali Benhadj a relevé que l’ancien chef de gouvernement a fait preuve d' »éloquence » !
D’autre part, le numéro 2 de l’ex-FIS appelle, dans sa vidéo, les fidèles et les militants du parti dissous à s’inscrire sur les listes électorales. « Il faut avoir la carte de vote pour que l’on puisse jouir de notre droit de choisir le candidat qui va nous convaincre et apporter le changement », a-t-il dit. Ces déclarations n’ont pas manqué de surprendre les observateurs algériens d’autant plus qu’Ali Benhadj est réputé pour sa verve pamphlétaire. En plus, Ali Benhadj donne l’impression, dans sa vidéo, qu’il glisse indirectement une consigne de vote en faveur du candidat Ali Benflis.
Pourquoi autant de louanges de la part d’un ancien leader du FIS dont la ligne officielle a toujours été de plaider pour la rupture avec le régime algérien et ses symboles ? Ali Benflis a-t-il cessé d’être, aux yeux, d’Ali Benhadj, un symbole du système politique dictatoriel ? Pour répondre à ces questions, nous avons contacté plusieurs sources proches du leader islamiste. Ces sources nous ont confié qu’il y a bel et bien des contacts qui ont été noués entre l’équipe de camapgne d’Ali Benflis et l’entourage d’Ali Benhadj. D’après ces sources, par le biais d’un intermédiaire, l’équipe de camapgne d’Ali Benflis sont entrés en contact avec Guemazi Kamel, connu pour être le bras droit d’Ali Benhadj. Des discussions ont été initiées pour préparer une rencontre avec des membres de l’équipe de campagne électorale d’Ali Benflis et Guemazi Kamel pour sonder les intentions des anciens leaders du FIS et de leur position vis-à-vis du prochain scrutin électoral.
Nos sources affirment également que les émissaires d’Ali Benflis ont assuré que leur candidat n’est pas opposé au retour des membres de l’ancien FIS sur la scène politique à la seule condition qu’ils forment un parti politique qui ne comporte nullement le sigle « FIS ». Ceci dit, les proches d’Ali Benhadj ont exigé des négociations autour de « la suppression de l’article 26 de la Charte pour la réconciliation civile qui tient le FIS pour le seul responsable de la tragédie nationale ». Mais à ce propos, les conseillers d’Ali Benflis n’ont donné aucune réponse à cette exigeance, fixée comme préalable à tout soutien politique, par les partisans d’Ali Benhadj.
De son côté, contactée par nos soins pour avoir davantage d’informations sur les négociations entamées avec les anciens responsables du FIS, les responsables de communication de l’équipe de campagne d’Ali Benflis se sont refusé à tout commentaire. Ils ont même démenti les informations rapportées par les sources proches du cercle d’Ali Benhadj. Il n’y aurait donc aucun rapprochement avec l’ancien FIS en vue de l’élection présidentielle. Ceci dit, au regard du discours complaisant d’Ali Benhadj à l’égard d’Ali Benflis, l’on est vraiment tenté de se poser des questions. Sauf si Ali Benhadj a décidé de faire cavalier seul pour « draguer » Ali Benflis…