Présidentielle 2014 : le langage de la fitna, de la menace et du complot

Redaction

Abdelaziz Bouteflika lâche sa machine répressive. A quelques jours de la tenue de l’élection présidentielle, les proches du chef de l’Etat sortant jouent sur la menace et le chantage à la violence. Pis encore, ils font brandir la menace de la déstabilisation du pays.

Alors que ses partisans perdent du terrain et son rival Ali Benflis engrange des succès indiscutables, Abdelaziz Bouteflika apparaît à
deux reprises à la télévision pour dénoncer ce qu’il qualifie de «terrorisme à la télévision » en référence aux déclarations de Ali Benflis qui a mis en garde les dirigeants de l’Etat contre la fraude lors de l’élection de jeudi prochain. Ces attaques ont suffi pour faire sortir des sbires de leurs mutismes.

Ainsi, des émissions improvisées sur deux chaînes de télévisions privées, à savoir Ennahar TV et Numidia News, confondent souvent le mouvement « Barakat! » ainsi que Ali Benflis au chaos. Les deux chaines, en plus de certains journaux proches du système, diffusent des
mensonges qui mettent en cause des personnalités publiques dans ce qui est désormais vu comme une « tentative de déstabiliser l’Algérie » et de faire intervenir des « puissances étrangères » dans la crise algérienne.

Des images qui rappellent étrangement les attentats de la décennie noire des années 1990. Des médias et proches du chef de l’Etat jouent justement sur cette épisode sanglant dans l’Histoire du pays. Ces élucubrations ont même créé un climat de psychose au sein de la population. Des citoyens se ruent depuis quelques semaines sur les magasins de produits alimentaires pour faire des stocks, pensant certainement à un chaos qui se rapproche du pays. Au lieu de calmer les esprits, le clan présidentiel aggrave la situation. Abdelmalek Sellal a menacé, lors de son intervention à la Coupole d’Alger, de faire intervenir l’armée et la police. Triste.

Essaïd Wakli