Louisa Hanoune, investie candidate du Parti des Travailleurs (PT) ce vendredi, se présente pour la 3ème fois consécutive à une élection présidentielle. Dans son discours d’investiture, la patronne du PT a une nouvelle fois fait la part belle aux théories complotistes.
Louisa Hanoune a été choisie comme candidate du parti pour la prochaine présidentielle vu « l’expérience qu’elle a acquise tout au long de son parcours militant », a commenté un responsable du Parti des Travailleurs (PT), Ramdane Taazibt, en marge du meeting tenu ce vendredi par le parti à Alger.
Et de l’expérience, Louisa Hanoune n’en manque pas puisque la députée travailliste se présente pour la troisième fois consécutive à une élection présidentielle, après deux essais infructueux en 2004 et 2009. La secrétaire générale du PT a été officiellement investie par les militants au cours d’un meeting, tenu ce vendredi à Alger.
Défendre les nationalisations et le 49/51% « jusqu’à la mort »
Devant un parterre de militants déchaînés, Louisa Hanoune a donné son premier discours de candidate, dévoilant les grands axes de sa campagne. Dans son collimateur : les grandes fortunes et les évadés fiscaux. Assumant l’héritage trotskiste de son mouvement politique, elle propose de taxer les plus fortunés et de criminaliser la fuite fiscale et de nationaliser les richesses illégalement acquises. « Nous défendons jusqu’à la mort les nationalisations, le 49/51%, la préférence nationale et le droit de préemption », a lancé Louisa Hanoune, ajoutant : « Il faut renforcer l’article 17 de la Constitution sur la propriété collective des Algériens ». Elle a poursuivi : « Il faut une véritable réforme agraire, geler l’accord d’association avec l’Union européenne, arrêter le processus d’intégration à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et sortir de la zone arabe de libre échange ».
Dans son discours d’investiture, Louisa Hanoune n’a pas oublié ses idéaux féministes. Elle a ainsi appelé une nouvelle fois à « en finir avec le code de la famille pour aller vers des lois garantissant l’égalité homme-femme », tout en plaidant pour un « Etat neutre sur les questions religieuses ».
La menace d’une main étrangère
L’actualité s’est invitée dans l’allocution de Louisa Hanoune, qui a longuement évoqué les affrontements intercommunautaires à Ghardaïa. Le coupable, selon cette habituée des théories complotistes ? Une main étrangère, qui veut déstabiliser l’Algérie. « Ce qui s’y passe est un plan criminel pour diviser le pays », a-t-elle défendu, saluant les « Mozabites qui ont débusqué les agents de l’étranger et les ONG (…) Ils ont porté le drapeau et montré leur attachement à l’unité nationale ».
La main de l’étranger pourrait aussi mettre son grain de sel dans l’élection présidentielle, qui se tiendra le 17 avril prochain, avertit la chef de file du PT. « Nous refusons toute ingérence dans cette élection (…) Nous appelons le peuple à insister sur l’indépendance de la décision diplomatique. Dénoncer toutes les ingérences et interventions militaires », a-t-elle exhorté, demandant une nouvelle fois au président Abdelaziz Bouteflika d’intervenir pour « clarifier la situation politique et sociale » afin que la présidentielle se déroule dans un « climat serein ».
Avec APS