L’armée algérienne et son influence sur la vie politique en Algérie est un sujet qui continue à faire peur. Une peur à laquelle sont soumis également les candidats à l’élection présidentielle prévue pour le 17 avril prochain.
Yahiaoui Mourad, le président du parti politique Alternative pour le changement, et candidat à l’élection présidentielle d’avril 2014, a été pris d’une véritable panique lorsqu’il a été interrogé sur le rôle décisif de l’armée algérienne dans le processus de désignation des Présidents de la République en Algérie. En direct, lors de l’émission politique diffusée sur la chaîne privée El-Djazaria, une émission dédiée à la présidentielle de 2014, ce candidat n’a pas su quoi répondre quand l’animateur de l’émission l’a questionné sur l’ingérence de l’establishment militaire dans le processus électoral.
Perdu, hésitant, déstabilisé, ne sachant quoi répondre ni quoi faire, ce candidat s’est tu pendant quelques minutes et a baissé son regard pour éviter d’affronter celui, interrogateur, du journaliste. « Qui désigne les Présidents en Algérie ? », a tout de même insisté ce dernier. Et le candidat finit petit à petit par surmonter sa peur en avouant que « l’administration nous a appris la fraude. J’ai participé à l’élection présidentielle de 1995 et j’ai vu de l’intérieur comment tout cela se passe ». « En Algérie, vers 16 H on nous annonce qu’un tel a été élu avec plus de 88 % des voix. Mais bien avant ces résultats, on se pose toujours cette question : qui lui a accordé la bénédiction ? », s’interroge le candidat tout en refusant de désigner l’armée algérienne dans ses propos. Le journaliste maintient ses pressions, mais ce politicien résiste et lâche cet aveu : « des lobbys et d’autres cercles orchestrent ses manoeuvres ». « Mais qui sont-ils ces lobbys ? », lance encore le journaliste. Et là aussi, ce candidat à la présidentielle esquive et évide soigneusement de répondre. Décidément, il faut vraiment beaucoup de courage pour s’attaquer à l’armée algérienne sur un plateau de télévision.