« Le plus grand danger qui menace l’Algérie est le système lui-même ». Abderrezak Makri, président du MSP, n’y va pas de main morte pour qualifier le système en place. Celui qui vient d’annoncer le boycott de son parti de l’élection présidentielle de 2014, a indiqué, dans une conférence de presse animée ce dimanche matin à Alger, que le choix du boycott est « irréversible ».
Le président du Mouvement de la société pour la Paix a ainsi inscrit son parti dans l’opposition. « J’annonce que le MSP est dans l’opposition. Le temps où les gens mettent un pied dans le système et un autre en dehors est révolu », a indiqué le leader islamiste. « Le fait de vouloir à tout prix présenter à la présidentielle un homme malade est une insulte au peuple algérien. Nous avons l’impression qu’un groupe agit en coulisse pour faire élire un président malade pour gouverner en son nom dans l’ombre », a-t-il encore ajouté.
Le chef du MSP, qui a précisé que seul un candidat consensuel de l’opposition pouvait compromettre l’idée du boycott, a estimé que le pouvoir conduit l’Algérie vers « l’inconnu ». «En agissant comme il est en train de le faire, le pouvoir pousse l’Algérie vers le chaos », a-t-il estimé. Pis, si le pouvoir refuse « une solution pacifique, il fera certainement face à une autre solution », en référence à une possible révolte populaire. « Les signaux sont au rouge et toutes les prévisions convergent vers une baisse sensible du pouvoir d’achat vers la fin de l’année en cours », a-t-il indiqué.
Pour « arriver à un régime démocratique » le MSP avance qu’il continuera à «résister » et, surtout, à se concerter avec tous les partis de l’opposition. Pourquoi pas le FFS ? « Nous avons contacté ce parti à trois reprises. Il a refusé. Nous venons de constater qu’il préfère plutôt négocier avec le pouvoir. C’est son affaire », a-t-il dit.
Essaïd Wakli