En meeting à Tizi-Ouzou, Ali Benflis a profité pour lancer, pour la première fois, des promesses portant sur la promotion de la langue amazighe, sans aller jusqu’à promettre l’officialisation de cette langue.
« Je m’engage devant vous à régler définitivement la question de l’identité amazighe et donner à la langue la place qui lui sied », a-t-il dit lors d’un meeting électoral à Tizi-Ouzou qui a attiré une foule énorme. Toutefois l’ambiance était un peu plus morne par rapport aux autres villes visitées par le candidat, qui devait faire ses preuves aujourd’hui dans un bastion du boycott des élections.
Mais lors du discours du candidat, le public s’est quand même montré assez réceptif, notamment lorsque le candidat a souligné que « l’Algérie doit se réconcilier avec elle-même, avec sa culture et son patrimoine ». Selon lui, cela se fera par la promotion de tout le patrimoine amazigh, l’introduction de l’enseignement de tamazight dans tous les cycles, ainsi que son inscription dans l’examen du baccalauréat et l’ouverture de centres de formation de formateurs de cette langue, afin de permettre l’épanouissement de toute une région. « Si je suis élu je permettrais aux algériens de passer le baccalauréat dans la langue de leur choix », a-t-il indiqué.
La Kabylie, fief du militantisme algérien
Il a estimé par ailleurs que « la région de Kabylie était à l’avant-garde de la revendication démocratique, pour l’alternance au pouvoir et pour une société de justice, et ce dès 1963, et qu’elle a donné pour cette cause beaucoup de martyrs », une remarque fortement applaudie dans la salle.
Pour rappel l’ancien premier ministre était encore en poste lors que la langue amazighe avait été institutionnalisée, le 2 mars 2002, comme « langue nationale ». Ali Benflis a profité également de ce meeting pour rendre hommage aux hommes connus de la région. Il a rendu un hommage appuyé en citant Amirouche (dont c’est le jour du décès), Abane, Krim mais aussi des personnalités contemporaines comme Matoub ou Aït-Menguellet. Il s’est d’ailleurs recueilli sur les tombes de plusieurs martyrs, et a fait une halte à la stèle des martyrs de 1963.
15 années de trop
Sur le plan purement politique, Ali Benflis a réitéré ses critiques à l’égard du pouvoir en place. « Ça m’a fait rire lorsque j’ai entendu quelqu’un parler du renouveau. Et qu’est-ce qu’ils ont fait durant 15 ans ? Ils ont coulé le pays. Ils ont instauré une République des copains et de la famille. Ils ont pris le pays en otage. Ils refusent l’alternance et ils ont instauré un système basé sur les injustices et le népotisme », a fustigé le candidat indépendant.
Essaïd Wakli et Djamila Ould Khettab