Le mystère commence à se dissiper. Il semblerait qu’à défaut d’une succession consensuelle, les différents clans du régime optent pour un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et l’avocat et ex-président de la Commission nationale consultative pour la protection et promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, se sont ainsi chargés de l’annoncer en des termes qui ne laissent pas beaucoup de place au doute.
«J’ai rencontré la semaine dernière le président Abdelaziz Bouteflika. Nous avons discuté pendant une heure. C’est la quatrième fois que je le rencontre cette année. Je le connais depuis plus de trente ans. J’ai constaté qu’il a un grand désir de se représenter pour un cinquième mandat. C’est son droit et nous le soutenons. La Constitution ne l’empêche pas de se présenter pour un autre mandat. Il faut que le choix des urnes soit respecté», a confié Me Ksentini, hier, à TSA.
En réalité, il ne s’agit pas seulement d’un mandat supplémentaire qui viendra s’ajouter aux quatre premiers, car ce que l’on évoque ici, c’est l’idée d’une présidence à vie. «Je connais bien le président. Il veut rester au service de son pays et à sa disposition jusqu’à la mort», a ajouté l’avocat réputé pour sa proximité avec le pouvoir.
Me Ksentini s’est projeté dans un futur proche pour donner un aperçu sur la forme que prendra la campagne électorale de l’actuel président. «Bouteflika n’est pas obligé de mener lui-même la campagne électorale. Il a suffisamment de hautes compétences autour de lui qui peuvent le faire à sa place», a-t-il soutenu tout en affirmant que ses capacités mentales, restées intactes, lui permettent de gouverner sans encombres.
Les déclarations de Me Ksentini sont confortées par celles d’Ahmed Ouyahia. Abondant dans le même sens, celui-ci parle d’une candidature pour un cinquième mandat comme une certitude. «Nous soutenons le président Bouteflika pour briguer un nouveau mandat», a-t-il fait savoir, ajoutant que la santé du président est en constante amélioration.
Il y a de cela quelques jours, le même Ahmed Ouyahia soutenait qu’il se présenterait aux présidentielles de 2019, si le président en poste s’abstenait d’entrer en lice. Apparemment, quelque chose s’est passé à l’intérieur du régime.
Reste maintenant à convaincre que la tenue de la présidentielle va être régulière. Une gageure au vu du contexte et des conditions de déroulement des scrutins en Algérie. Du coup, l’on ne peut réprimer un frisson dans le dos quant aux conséquences de ce qui s’apparente déjà à un nouveau coup de force électoral.
M.M.