Dans les colonnes de plusieurs titres de la presse algérienne, Vahid Halilhodzic se fait tailler en pièce depuis l’annonce de son départ de la sélection nationale de football. Certains titres n’ont pas hésité à colporter de graves accusations contre l’ancien entraîneur qui a réussi, tout de même, à qualifier l’Algérie au deuxième tour de la Coupe du Monde.
En dépit de cet exploit historique et de l’engouement populaire qu’il a suscité, Vahid Halilhodzic continue d’être la cible privilégiée des critiques de la presse algérienne. Or, ces deux derniers jours, ces critiques ont été d’une virulence inouïe. Ainsi, dimanche, c’est le quotidien arabophone Ennahar qui s’en est pris sévèrement à coach Vahid en titrant à sa Une : « Cet homme ne mérite pas le respect » ! Ennahar, un média arabophone réputé pour son traitement sensationnel et controversé de l’actualité, a justifié ses attaques par l’attitude de Vahid Halilhodzic qui a refusé de poursuivre sa mission avec l’Algérie pour des raisons financières.
« Il a vendu les Algériens contre de l’argent putride », a ainsi accusé ce journal, l’un des plus importants tirages en Algérie. Ennahar a même demandé aux Algériens de ne plus éprouver du respect pour l’entraîneur bosniaque après « tourné le dos » à l’Algérie qui « lui a taillé une notoriété » à l’échelle du football mondial. Le quotidien soutient par ailleurs que Coach Vahid réclamait un salaire mensuel de 400.000 euros, contre 70.000 euros actuellement. Une information qui n’a été nullement vérifiée ou prouvée. Le lendemain, c’est l’autre quotidien arabophone Echorouk qui a accusé également Vahid Halilhodzic d’avoir réclamé une grosse somme d’argent pour poursuivre sa mission à la tête de la barre technique des Verts. Caoch Vahid, un homme cupide qui a voulu exercer du chantage sur le gouvernement algérien et profiter de sa grande popularité pour obtenir une impressionnante augmentation de salaire, voici l’image qu’une certaine presse algérienne veut coller à cet entraîneur qui a remis le football algérien sur les rails en lui offrant un parcours glorieux en Coupe du monde.
Et pour enfoncer encore davantage Vahid Halilhodzic dans cette spirale de critiques violentes, lundi, le supplément sportif du quotidien El Khabar a révélé de nouvelles accusations contre l’ancien entraîneur de l’équipe nationale. Coach Vahid est pointé du doigt dans la gestion de l’effectif de la sélection algérienne. Il aurait lui-même saboté la stabilité de sa propre équipe en complotant contre M’Bolhi, le gardien de but, ou le milieu de terrain Saphir Taïder ! Selon El-Khabar, c’est l’intervention du président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, qui aurait sauvé l’équipe nationale d’une véritable explosion.
Toutes ces accusations contre Vahid ne sont ni prouvées par des faits précis ni vérifiables. Tous ces articles violents et virulents ne sont étayés que par des sources anonymes qui, bizarrement, glorifient le travail de Mohamed Raouraoua et stigmatisent le mode de gestion de Vahid Halilhodzic. À qui profite donc ce déchainement médiatique contre l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale ?