Deux jeunes hommes, âgés de 25 et 28 ans, ont été auditionnés, hier, par le juge d’instruction près le tribunal criminel d’Alger, pour répondre du chef d’accusation d’appartenance à un groupe terroriste activant à l’étranger, au Yémen plus précisément.
Les deux mis en cause sont allés au Yémen pour suivre des études en charia. Sur place, ils ont rejoint un groupe de salafistes combattant les Houthis, en guerre contre le gouvernement et ses alliés de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite. Trois autres jeunes algériens, poursuivis pour les mêmes motifs, sont également recherchés.
Les deux étudiants ont été arrêtés en 2015 à l’aéroport d’Alger, après leur retours du Yémen. Les services de renseignement avaient eu des informations sur des jeunes algériens, partis dans ce pays initialement pour suivre des études en Charia mais qui finalement ont rejoint des groupes armés sunnites. C’est à partir de là que l’enquête a été déclenchée.
L’un des deux jeunes, originaire du quartier de Baraki, à Alger, a indiqué au juge qu’il est allé au Yémen en 2011. Il a avoué qu’il s’est entraîné à l’utilisation de la kalachnikov avant d’être chargé de surveiller le centre où il poursuivait ses études.
Notons que l’Algérie a adopté des lois criminalisant l’acte de rejoindre un groupe terroriste étranger. Le 15 décembre dernier, le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a affirmé qu’ils ne sont que «quelques dizaines» d’Algériens activant dans des groupes terroristes à l’étranger, notamment en Libye et en Série, et que la quasi-totalité d’entre eux sont des binationaux partis de leurs pays d’accueil. Or, il s’avère qu’il y a de plus en plus de procès d’algériens qui reviennent de zones de conflits soupçonnés d’avoir fait partie de groupes terroristes.
Elyas Nour