Le procès de général à la retraite Khaled Nezzar en Suisse semble connaitre son épilogue après près de cinq années d’instruction. Selon une source proche de l’intéressé, le parquet suisse a prononcé, récemment, une ordonnance de classement dans la procédure judiciaire instruite contre lui.
L’ancien ministre de la défense et membre du Haut comité d’Etat (HCE), entre janvier 1992 et janvier 1994, ne sera pas poursuivi pour les faits qui lui étaient reprochés par deux anciens internés des camps du Sud, dont le militant des droits de l’homme proche du FIS dissous, Nouredine Belmouhoub, les auteurs de la plainte déposés par l’intermédiaire de l’ONG Trial. «Le ministère public ordonne le classement de la procédure lorsque aucun soupçon justifiant une mise en accusation n’est établi, lorsque les éléments constitutifs d’une infraction ne sont pas réunis, lorsque des faits justificatifs empêchent de retenir une infraction contre le prévenu, lorsqu’il est établi que certaines conditions à l’ouverture de l’action pénale ne peuvent pas être remplies», a déclaré cette source à l’APS, ajoutant que «les plaignants, actionnés par les mêmes cercles anti-algériens à partir de certaines capitales européennes, avaient été poussés à mener une action de propagande retentissante, alors que leurs méfaits continuent à discréditer l’Islam et à jalonner les soulèvements dans les pays arabes. Ces activistes croyaient pouvoir, ainsi, réussir un coup d’éclat pour rattraper l’échec cuisant qu’ils avaient essuyé devant les juridictions françaises à Paris, dix-huit ans plus tôt».
Rappelons que Khaled Nezzar a été arrêté le 20 octobre 2011, alors qu’il se trouvait en Suisse. Il a aussitôt été interrogé par le procureur fédéral. Il a été remis en liberté le lendemain avec promesse de se présenter devant la justice suisse à chaque fois qu’il était nécessaire. Nezzar a déposé un recours évoquant l’immunité dont il bénéficie. Le 25 juillet 2012, la justice suisse avait statué sur la question estimant que Nezzar ne pouvait bénéficier d’une quelconque immunité parce qu’il est «à la fois contradictoire et vain si, d’un côté, on affirmait vouloir lutter contre ces violations graves aux valeurs fondamentales de l’humanité, et, d’un autre côté, l’on admettait une interprétation large des règles de l’immunité fonctionnelle».
Le général avait cessé, dans un premier temps, toute collaboration avec les autorités judiciaires suisses avant de se rétracter afin, avait-il affirmé, de faire éclater la vérité sur ce qui s’était passé. Il s’était déplacé au pays des Helvètes plusieurs fois en 2013 et 2014. L’année dernière, plusieurs hauts responsables algériens, dont de hauts officiers de l’armée, se sont rendus en Suisse pour témoigner en sa faveur. Finalement, le procureur fédéral suisse a décidé de mettre le dossier au placard.
Elyas Nour