Le PDG du géant pétrolier italien ENI, Claudio Descalzi, a révélé, lundi, dans le cadre du procès Saïpem (Sonatrach II), qui s’est tenu au tribunal de Milan, en Italie, que Farid Bedjaoui, surnommé monsieur 3% en référence aux commissions perçues sur les transactions douteuses, notamment dans le cadre de l’affaire Saipem, faisait office d’informateur et de représentant de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil. M. Descalzi a indiqué que la présence de M. Bedjaoui lors des réunions de Saipem était « inhabituelle ».
Appelé à la barre pour témoigner dans le cadre du procès Saipem, le PDG de ENI, Claudio Descalzi, a révélé que Farid Bedjaoui jouait le rôle d’ »informateur » pour le compte de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil qu’il tenait au parfum de ce qui se tramait dans les coulisses lors des négociations.
Le PDG de Saipem a été très explicite: «Farid Bedjaoui était présent dans toutes les réunions et toutes les discussions sur les contrats entre Saïpem et Sonatrach, même s’il n’avait aucune qualité officielle. Je pense qu’il jouait le rôle de messager et d’ambassadeur du ministre algérien de l’Énergie de l’époque (Chakib Khelil-NDLR)», a rapporté ce mercredi le quotidien italien Repubblica.
M. Descalzi a également souligné que la participation de Farid Bedjaoui aux réunions était «inhabituelle», ajoutant cependant, qu’Antonio Vella ancien responsable du groupe pour l’Afrique du Nord, également impliqué dans cette affaire, lui avait indiqué que Bedjaoui était secrétaire de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil.
Rappelons que le parquet de Milan avait lancé un mandat d’arrêt international contre Farid Bedjaoui en 2013, pour son implication dans le scandale Sonatrach-Saïpen. En effet, des pots-de-vin présumés s’élevant à 198 millions euros auraient été versés par Saïpem à des responsables algériens dans le cadre de l’obtention de sept contrats en Algérie, pour une valeur totale de 8 milliards de dollars entre 2007 et 2009.
Le témoignage de M. Descalzi donne une tout autre dimension à cette affaire dans la mesure où ses propos incriminent de façon indirecte l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil.
Massi M.