L’ambassadeur irakien en poste à Alger est au coeur d’une vive polémique. Le diplomate irakien a défrayé la chronique lorsque son ambassade a diffusé, récemment, sur son site Internet, un communiqué où il est proposé aux Algériens de bénéficier de nouvelles facilitations pour faire du « tourisme religieux » en Irak.
Cette offre a suscité la colère des autorités algériennes. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aissa, a même parlé « d’ingérence dans le référent religieux de l’Algérie », précisant avoir reçu l’ambassadeur irakien sur demande de ce dernier, « venu donner des clarifications sur le communiqué mis en ligne sur le site de l’ambassade ».
L’ambassadeur aurait assuré, à l’occasion de cette rencontre, que son ambassade « n’avait pas l’intention de s’immiscer dans les affaires intérieures ni religieuses de l’Algérie ». « Avec l’ambassadeur, nous avions réitéré les principes de l’Algérie et nous avions émis des mises en garde concernant ce point. L’Algérie refuse et rejette catégoriquement que les représentations diplomatiques s’immiscent dans les affaires intérieures du pays », a insisté M. Mohamed Aissa. Ce dernier a clairement expliqué que l’apparition de plusieurs confessions religieuses constituent un danger pour l’unité et la référent religieux de l’Algérie.
Selon plusieurs observateurs avertis et des sources proches du ministère des Affaires Religieuses, les autorités sont très inquiètes quant à l’expansion du chiisme en Algérie. L’Etat cherche, par tous les moyens, à empêcher avènement d’une grande communauté chiite en Algérie. A ce propos, Mohamed Aissa, a fait savoir récemment que tous les chiites seront prochainement « fichés » par les services de sécurité. Cette mesure radicale inquiète les partisans de la liberté de croyance et de la tolérance religieuse en Algérie.