Rachid Talbi, artiste-peintre réaliste et impressionniste/ « Le vrai artiste doit partager son savoir »

Redaction

Ces œuvres retracent la vie quotidienne. Il développe en outre une sensibilité pour l’art équestre algérien. Talbi estime que « la relève est assurée ».

Entretien réalisé par Mehdi Bsikri

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs?

Rachid Talbi, né le 29 octobre 1967 à Beni-Mellal au Maroc. Je vis et je travaille à Oran. Diplômé en 1992 des études supérieures de l’université d’Es-Senia d’Oran, filière microbiologie.

Ma relation avec l’art remonte à mon enfance. Pour l’anecdote, j’ai obtenu mon premier prix de dessin en 4ème année primaire. J’avais 10 ans. Et cela a continué en parallèle avec mes études de sciences. Autodidacte donc, je me suis formé par la pratique et l’envie d’apprendre toutes les techniques ( huile, gouache, aquarelle, pastel,….). En 2000, j’ai fais la connaissance de madame Zahia Guellimi (gérante de la galerie « Dar elKenz » à Alger ) par le biais de madame Leila Ferhat, la doyenne des artistes peintres oranais que j’estime beaucoup. Cette rencontre a été le début de ma carrière professionnelle. J’ai participé à plusieurs expositions sur le territoire national et à l’étranger.

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Vous vous ranger dans quel style précisément?

Je fais du figuratif (réalisme et impressionnisme).

Quels sont les artistes que vous avez étudié ou qui vont ont influencé?

Les impressionnistes d’abord tel que Monet, Renoir, Sisley,… et les orientalistes après comme Dinet, Arthur Bridgman, Rousseau,…

Vos toiles reproduisent souvent la vie rurale et notamment le monde du cheval. Serait-ce un attachement ou vous vous inscrivez dans un registre particulier?

Je suis contemporain. Je peins la vie quotidienne dans toutes ses formes (paysages urbains, compagnes, événements sociaux tel que les mariages, naissance du Prophète,…). Pour le cheval, c’est une histoire d’amour. Je l’ai toujours adoré. Je l’ai monté pendant 2 années au club équestre « Antar Ibn Chaddad » d’Essenia pou mieux l’observer et l’étudier (anatomie, mouvement ). Donc la « fantasia » pour moi est un spectacle merveilleux de couleurs, de mouvements et de traditions. J’y vais souvent photographier ces scènes quand il y’a une « waada » aux environs. Et c’est au niveau de mon atelier que je compose mes peintures à partir des photos.

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Organisez-vous des expositions en Algérie et à l’extérieur ?

J’expose depuis l’an 2000 à la galerie « Dar el Kenz » d’Alger chez Mme Guellimi et c’est elle qui organise les expositions en Algérie et à l’étranger.

Comment voyez-vous l’avenir de la peinture en Algérie ?

Franchement, l’évolution est très lente. Il y a un manque flagrant de galeries au niveau national ( à part la capitale ). La peinture a besoin d’un véritable marché. Les artistes ont besoin d’espaces pour exposer et vendre. Nous avons beaucoup de talents qu’il faut encourager. Il faut sensibiliser et pousser les hommes d’affaires ( chefs d’entreprises, grandes institutions, musées,..) à investir dans l’art en achetant les œuvres des artistes encore vivants. Mais je reste optimiste.

Seulement les galeries. Et les espaces publics ?

Les deux, mais c’est au niveau des galeries que l’artiste pourra se comparer et se confirmer par rapport aux autres et être mieux représenté par le galeriste. Aussi, il pourra mieux vendre.

Les talents existent, donc la relève est assurée?

Pour ça j’en suis sûr. Mais il faut accompagner les jeunes artistes en les aidant à trouver leurs chemins. Il faut qu’il y ait un esprit de convivialité entre anciennes et jeunes générations pour justement assurer la continuité.

Par accompagnement, vous faites allusion à quoi exactement ?

Il faut que l’artiste confirmé partage son savoir et son expérience acquise durant son parcours artistique avec les jeunes débutants en organisant des ateliers en plein-air par exemple. Je considère que le vrai artiste doit partager son savoir. Il faut également renforcer les liens entre les artistes pour qu’il y est non seulement la continuité, mais aussi la cohésion.

Vous avez des projets à l’avenir ?

A l’échelle nationale je prépare mon exposition pour la fin 2017 à Alger. A l’échelle internationale, peut être une participation dans le cadre d’un collectif à Casablanca, prévu au mois d’avril 2017.

Un dernier mot …

Je souhaite la vulgarisation de l’art plastique dans notre cher pays et que les artistes continuent a nous émerveiller par leurs créations. Pour les jeunes, je leurs dis accrochez-vous et persévérez. Le chemin est long et épineux, mais cela vaut la peine de le parcourir.