Même en pleine «euphorie» électorale, le pouvoir ne peut se détourner de la répression. Venus manifester contre la dégradation de leur pouvoir d’achat et pour réclamer plus de concertation lors de l’élaboration du nouveau Code du Travail, des fonctionnaires ont été violemment réprimés.
De nombreux syndicalistes, membres de l’Intersyndicale de la Fonction publique, sont en effet venu prendre part au rassemblement qui devait se tenir devant l’annexe du ministère de l’Education nationale. Mais les policiers, postés aux quatre coins du quartier et même dans d’autres zones de la capitale, ont empêché toute velléité de manifester.
Certains syndicalistes ont été tabassés, d’autres carrément arrêtés. Même la station du métro Les Fusillés, située au quartier Oued-Kniss, proche du lieu de rassemblement, a été partiellement fermée pour y filtrer les accès. «Des enseignants, des médecins, et des travailleurs de tous les secteurs ont été passés à tabac et embarqués pour des destinations inconnues », dénonce le syndicat Satef, dans un communiqué. « Cela est inadmissible dans une Algérie libre et indépendante. Nous ne pouvons tolérer ces dépassements, comme nous tenons à dénoncer les soient-disant «députés» de la majorité qui ont vendu leur âme au diable contre de l’argent», ajoute le document.
Plus, les policiers ont fermé le siège du syndicat des personnels de l’Education et de la Formation (UNPEF), qui fait office de bureau de l’Intersyndicale. Les bureaux, situés pas loin de la Place du 1er-Ma,i a été assiégé et les syndicalistes qui s’y réunissaient étaient interdits de sortie.
«Cette énième atteinte à la liberté d’expression, d’association, de réunion et de l’action syndicale démontre encore une fois que le pouvoir politique en place n’a pas la volonté d’engager un débat sérieux et de discuter avec les partenaires sociaux crédibles de la crise économique et sociale que traverse le pays», dénonce l’association RAJ dans un communiqué.
Rania Aghiles