Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, a réaffirmé, hier lundi, à Tipasa, l’accueil cordial de l’Algérie aux réfugiés de différentes nationalités africaines ainsi que leur prise en charge dans le respect des droits humains et des chartes internationales dans le domaine. Une position qui tranche avec la réalité du terrain, ces réfugiés étant réduits à une misère innommable.
Répondant à une question relative au grand nombre de migrants africains présents en Algérie et à son augmentation sensible au cours des derniers mois, le ministre a affirmé que «l’Algérie considère ces réfugiés, venant de pays en butte à des conditions difficiles, comme étant des invités qu’il faut prendre en charge au plan médical, social et psychologique, individuellement et en groupes».
Certains pays d’Afrique vivent dans des conditions difficiles à l’origine de la hausse du nombre des réfugiés, a ajouté M.Bedoui, soulignant la préoccupation du Gouvernement algérien et son suivi minutieux de cette situation, notamment concernant les enfants et les femmes.
Un fichier national des migrants
S’agissant de l’évacuation de ces migrants vers leur pays d’origine, il a rappelé la réalisation au cours des dernières années d’opérations ayant permis le retour de ressortissants nigériens vers leur pays, faisant état de la poursuite des procédures en coordination avec les Etats d’origine concernés, dans le respect des droits humains.
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a révélé, à l’occasion, la préparation, en cours, d’un fichier national pour recenser le nombre de migrants africains, de même que leur situation. Il a signalé, en outre, la possibilité de leur emploi dans des chantiers de construction, entre autres, considérant que l’Algérie a un besoin de main-d’œuvre dans certains domaines.
Les déclarations bienveillantes du ministre de l’Intérieur sont toutefois contredites par la réalité du terrain. Dans toutes les villes du pays, on peut allègrement constater l’état d’abandon de ces réfugiés. Vivant de la mendicité, dormant et se nourrissant dans des conditions d’insalubrité insupportables, leurs enfants ne sont ni scolarisés ni pris en charge médicalement. Il s’agit d’une entorse grave à l’hospitalité légendaire du peuple algérien et d’une grave violation du droit international en la matière.
L.R.