La démission du gouvernement sur la question des réfugiés subsahariens a créé une situation explosive sur terrain. De larges pans de la population a commencé à manifester son exaspération. Des posts franchement racistes, parfois appelant à l’usage de la violence, ont fleuri sur les réseaux sociaux. Des organisations de défense des droits de l’homme, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ont énergiquement protesté. L’image de notre pays est, une nouvelle fois, ternie.
Le Premier ministre a déclaré, hier vendredi, que l’accueil des réfugies arabes et africains était un «devoir» et un «honneur». Il a affirmé que l’Algérie se doit d’ouvrir les bras à ces familles fuyant la misère et la guerre, mais que cela ne doit pas porter atteinte à la sécurité du pays.
Le chef de l’exécutif a tenu a rappeler à ceux qui s’acharnent sur ces réfugiés, sur les réseaux sociaux notamment, que les Algériens ont du fuir leur pays pendant la guerre de libération nationale et pendant la décennie noire pour trouver refuge dans les pays du voisinage.
Le Premier ministre s’est ensuite attaqué à ceux qui ont épinglé les autorités et les Algériens en général, en les traitant de racistes et de xénophobes. «Nous n’acceptons pas qu’une personne, une organisation ou un pays, porte atteinte à la réputation de l’Algérien en l’accusant de ne pas assumer son devoir de solidarité», a-t-il martelé.
Selon Abdelmadjid Tebboune, les services du ministère de l’Intérieur sont en train de faire un travail de recensement pour identifier et connaître la situation et le nombre exact de ces réfugiés. «Il faut qu’ils soient identifiés. L’Algérie va leur donner des papiers, ils pourront même avoir droit au travail, mais les sentiments ne doivent pas prendre le dessus sur la sécurité en raison de ce qui se passe à nos frontières», a-t-il ajouté.
Massi M.