La présidente du Croissant rouge algérien (CRA), Saïda Benhabyles, a affirmé que l’Algérie ne peut rien faire pour débloquer la situation des familles syriennes retenues au niveau de la frontières algéro-marocaine. Selon elle, c’est le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), qui doit intervenir pour débloquer la situation, assurant, une nouvelle fois, que l’Algérie est prête à les prendre en charge.
La présidente du CRA s’est exprimée en marge d’un repas de rupture du jeûne, organisé mardi par son organisation en l’honneur des familles syriennes au camp de Sidi Fredj, en réitérant la volonté de l’Algérie de prendre en charge l’hébergement et les soins nécessaires aux réfugiés syriens bloqués depuis huit semaines au niveau des frontières marocaines. Selon elle, l’Algérie compte bien poursuivre son action humanitaire et solidaire envers ces réfugiés.
Mme Benhabyles a cependant tenu à clarifier la situation en indiquant que le sort de ces réfugiés dépend d’une intervention énergique de la part du HCR. «La question ne se pose pas entre l’Algérie et le Maroc, mais concerne plutôt le HCR et le Maroc», soulignant que l’Algérie est résolue à porter secours à ces familles en détresse.
La situation dramatique dans laquelle ce trouvent ces familles syriennes est le résultat d’une controverse diplomatique entre le Maroc et l’Algérie qui dure depuis le 22 avril dernier, date à laquelle l’ambassadeur d’Algérie à Rabat a été convoqué par le MAE marocain pour se plaindre du fait que ces Syriens aient été chassés délibérément par les autorités algériennes et expulsés de l’autre coté de la frontière.
Le 31 mai dernier, le HCR a publié un communiqué demandant aux deux pays de permettre «un passage immédiat et sécurisé» pour les «41 réfugiés vulnérables». L’appel lancé par le HCR a trouvé écho. S’en suit une proposition de l’Algérie d’accueillir ces réfugiés.
Deux semaines après, ces réfugiés sont toujours dans la zone tampon entre Béchar, en Algérie, et Figuig du côté marocain. Cette fois-ci, l’objet de la discorde concerne la route à emprunter pour reconduire ces réfugiés vers notre territoire. Les autorités algériennes souhaitent qu’ils passent par la frontière, fermée depuis plus de 20 ans. Les Marocains veulent, quant à eux, qu’ils reprennent la route des contrebandiers qu’ils ont empruntée en entrant sur leur territoire.
Massi M.