Pour faire face aux « dérives sectaires » et à l’extrémisme religieux, le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs compte proposer une loi. M. Mohamed Aissa a affirmé au Forum de la Radio algérienne, qu’un projet de loi sur «la lutte contre l’extrémisme et la protection des Algériens des dérive confessionnelles» était en cours d’élaboration par son département ministériel.
Le ministre a rappelé, selon l’APS, que la constitution algérienne «garantit la liberté du culte et la pratique des rites religieux, mais interdit dans le même temps l’exploitation de la religion à d’autres fins», soulignant que la société algérienne avait sa «référence religieuse et ne veut en aucune manière, être impliquée dans les tiraillements doctrinaux».
Il a ajouté qu’un observatoire national de la référence religieuse sera créé et sera considéré comme un centre de recherche animé par une élite composée d’intellectuels et d’universitaires.
Cette proposition intervient en pleine polémique sur le rite El-Ahmadia. Les autorités mènent une vaste campagne d’arrestations de ses adeptes, ce qui a suscité l’ire des organisations internationales.
Il est légitime également de s’interroger sur l’efficacité d’une loi dans la lutte contre le radicalisme religieux alors que l’école, les médias et l’ensemble des appareils idéologiques de l’Etat continuent de servir de relais à des courants de pensée hautement extrémistes. Ce type de combats est d’abord d’ordre idéologique et culturel. Il passe par une école de progrès et le développement de la création spirituelle et non par une loi qui peut être instrumentalisée pour porter atteinte à la liberté de conscience.
Essaïd Wakli