C’est le premier mal qui ronge l’Algérie. La corruption ravage toutes les institutions de l’Etat et se dresse tel un rempart infranchissable devant l’avènement d’un véritable processus de changement. La « tchipa » fait et défait les décideurs. Le « café » détermine les rapports qui lient les citoyens aux dirigeants. Mais est-ce une fatalité ? Non, loin s’en faut. Une solution radicale existe.
Elle a pour nom : le changement de monnaie. Nos augustes responsables semblent ignorer cette alternative : changer les billets en circulation pour couper l’herbe sous les pieds des corrompus et des lobbys mafieux. Pour remédier à la corruption et à l’évasion fiscale, le changement des billets est à même de permettre aux autorités de contrôler l’argent liquide et lutter contre la fuite de capitaux et le blanchiment d’argent. Cette stratégie est susceptible de créer dans notre pays un nouveau contexte économique et politique. Une situation singulière qui imposera aux hommes d’affaires “corrompus” de dévoiler les sources de leurs financements suspects et de juguler la liquidité.
Selon plusieurs experts, le changement de monnaie peut contribuer à mettre fin à la chute vertigineuse du dinar qui ne cesse de se dévaluer jusqu’à ruiner le pouvoir d’achat de nos compatriotes. Une nouvelle monnaie est capable d’assécher les sources de financement du terrorisme et d’impulser une dynamique de gouvernance plus saine. En un délai maximal de huit mois, l’Etat peut mettre en circulation de nouveaux billets. Les barons de l’informel qui monopolisent l’équivalent de 40 milliards de dollars seront contraints de bancariser leurs avoirs et de les réinjecter dans le circuit formel. Ce qui créera des richesses, des emplois et renflouera les caisses du fisc.
Certains mafieux peuvent être tentés de convertir leurs dinars en devises pour fuir le pays. Mais ils ne pourront , en aucune manière, échapper à la contrainte de la transparence parce qu’ils ne disposeront jamais d’une marge de manœuvre suffisante pour blanchir en euros ou en dollars leurs fortunes en quelques petits mois. Plusieurs pays ont tenté cette expérience et ont démontré que le changement de monnaie atténue les effets de la corruption et de la contre-performance économique.
Prenons l’exemple de la Turquie laquelle avait institué une nouvelle livre, le en remplacement de l’ancienne dont la valeur était un million de fois plus faible. De nouveaux billets et pièces ont été émis et la monnaie turque est devenue convertible grâce à une caisse d’émission appuyée par des fonds de garantie en devises étrangères et des accords de coopération monétaire. Cela a permis d’en stabiliser le cours, de freiner la fuite de capitaux, de favoriser l’investissement étranger en monnaie turque et de contrôler l’inflation ainsi que la dette nationale à long terme.
Si la Turquie l’a fait, pourquoi pas l’Algérie ? Il suffit d’avoir la volonté politique et le courage de l’assumer. Et, malheureusement, c’est ce qui manque à nos dirigeants…