Le système national des retraites est-il réellement en danger ? La nouvelle loi sur le sujet pousse-t-elle les fonctionnaires à déposer massivement des dossiers de départ à la retraite anticipée ? A croire les propos de Djaouad Bourkaïb, directeur de la Sécurité sociale au ministère du Travail, il n’y a aucun doute là-dessus.
Le responsable, qui s’est exprimé lundi matin sur les ondes de la radio nationale, a révélé qu’à cause de l’application, dès janvier, de la nouvelle loi sur les retraites, «sur 180 000 dépôts de départ à la retraite, 130 000 le sont pour la retraite anticipée». Il confirme ainsi le rush que connaissent les agences de la Caisse nationale des retraites (CNR) depuis l’annonce de la suppression, dès janvier prochain, du départ à la retraite sans condition d’âge.
Le responsable, qui a reconnu l’existence d’un «déficit dans le système national des retraites», refuse d’évoquer la faillite de la CNR. «Heureusement qu’il existe le système de solidarité inter-caisses», a-t-il précisé, en allusion aux apports financiers de la CNAS (Caisse nationale des assurés sociaux). Mais le responsable Bourkaïb a refusé de donner la situation financière de la CNR, ni d’ailleurs le montant du déficit dont elle souffre. Il a juste expliqué que ce déficit est «structurel». Autrement dit, cela fait des années que la CNR connaît des difficultés financières.
Pourquoi dès lors ne pas avoir supprimé la retraite anticipée depuis longtemps ? Djaouad Bourkaïb explique cette posture attentiste des autorités par «le souci» de solidarité qui a toujours animé les autorités.
Essaïd Wakli