Les tentatives internationales visant à régler pacifiquement le conflit entre Sahraouis et Marocains, ne semblent pas porter leurs fruits. Et les Sahraouis, à bout de patience, menacent de reprendre les armes.
C’est en tous cas ce qu’a exprimé de manière on ne peut plus claire le président sahraoui, Ibrahim Ghali, dans une interview accordée à l’agence française AFP. «Nous penchons toujours pour la voie pacifique» pour résoudre le conflit avec le Maroc, a indiqué le président sahraoui qui s’est exprimé à partir des camps des réfugiés de Tindouf. Mais, a ajouté le responsable, «toutes les options restent ouvertes». Une allusion à peine voilée à une possible reprise des armes pour libérer les territoires occupés par le Maroc en 1975.
Le président sahraoui compte, par contre, sur une possible solution pacifique avec l’entrée du Maroc à l’Union africaine. «Maintenant que le royaume marocain est membre de l’UA, il doit respecter les frontières internationales de la République sahraouie. (…) Il doit également rechercher des solutions pacifiques. Nous espérons que le Maroc tiendra ses engagements», a-t-il dit.
«Nous sommes un peuple pacifique qui a patienté durant 26 ans pour une résolution pacifique du conflit», a souligné M. Ghali. Mais ces «26 ans d’attente» ont «réduit la confiance du peuple sahraoui envers la communauté internationale et le Conseil de sécurité» de l’ONU, a-t-il regretté. «Les atermoiements marocains et le fait que le Conseil de sécurité (de l’ONU) ne prenne pas ses responsabilités nous ont contraints à réfléchir aux différents moyens de recouvrer nos droits», a-t-il encore ajouté.
En fin de journée, un ministre marocain a répondu que son pays n’allait pas reconnaître la RASD, ce qui ne plaide pas en faveur d’un règlement diplomatique du conflit.
Essaïd Wakli