Santé de Bouteflika et sa capacité à diriger le pays/Les confessions fracassantes de l’ancien président du Parlement français

Redaction

La santé du Président Abdelaziz Bouteflika revient au devant de la scène. Cette fois-ci, c’est l’ancien Président du Parlement français et du Conseil constitutionnel français, Jean-Louis Debré, qui a fait des révélations fracassantes sur la maladie d’Abdelaziz Bouteflika dans un livre qui vient de paraître en France sous le titre : « Ce que je ne pouvais pas dire ». 

Dans cet ouvrage, Jean-Louis Debré raconte les dessous de son entretien le 9 décembre 2015 à Alger avec le Président Bouteflika. Les confessions de celui qui était également ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997 en France relancent plus que jamais le débat sur la capacité du Président Bouteflika à diriger l’Algérie. « Il m’accueille dans son palais, situé un peu en dehors du centre d’Alger, très fortement et visiblement protégé. Une résidence médicalisée, me dit-on. Il est tassé dans son fauteuil, très essoufflé, la voix faible. Un petit micro collé contre sa bouche permet de mieux entendre ce qu’il dit. Il a bien des difficultés pour s’exprimer. À plusieurs reprises, il doit s’interrompre pour boire une gorgée d’eau. Il me faut être particulièrement attentif pour réussir à le comprendre. Il m’indique avoir toujours eu beaucoup d’estime pour mon grand-père et aussi pour mon père. Évoquant ses nombreux désaccords avec ce dernier, il me précise qu’il respectait ‘l’homme de convictions et de loyauté : quand il disait oui c’était oui et non c’était non’. Il m’avait déjà raconté cela lors de notre rencontre de 2007…. Tandis que notre entretien se termine, je constate qu’il a de plus en plus de mal à parler. Sa respiration est hachée, il est fatigué », confie Jean-Louis Debré dans son livre qui ne manquera pas de susciter une vague déferlante de commentaires au sein de la classe dirigeante algérienne.

Et pour cause, l’ancien président du parlement français dresse le portrait d’un Président malade, diminué et manipulé par son entourage.  « Bouteflika est-il encore en capacité de diriger l’Algérie ? C’est la question que je me pose tout au long de cette soirée. Il est à l’évidence bien informé des affaires internationales. Mais cet homme épuisé après moins d’une heure d’entretien, à l’élocution difficile, n’est-il qu’un paravent derrière lequel se cachent des hommes ou des clans soucieux de garder le pouvoir le plus longtemps possible ? », s’interroge Jean-Louis Debré qui souligne qu’en le maintenant à la tête du pays, les dirigeants algériens « ne cherchent-ils pas à différer une guerre de succession qui achèverait de fragiliser une Algérie déjà promise, avec l’effondrement des prix du pétrole, à de grandes difficultés économiques et sociales ».