Tawakkul Karman, opposante et activiste Yéménite et prix Nobel de la paix en 2011, conjointement avec les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, a sévèrement critiqué la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat successif.
Dans un entretien accordé au quotidien égyptien Al Masry Alyoum, selon l’une des plus jeunes prix Nobel de l’histoire l’élection présidentielle Algérienne est « burlesque ». Pis encore, elle estime que la réélection de Bouteflika « déshonore le pays du million de martyrs ». « Bouteflika est un homme malade qui passe tout son temps dans la salle de réanimation. Ils ont trafiqué son certificat médical », a-t-elle accusé.
« C’est une triste mascarade d’affirmer que le peuple Algérien a besoin de Bouteflika alors que cet homme a besoin de quelqu’un pour pousser son fauteuil roulant et l’aider à accomplir ses besoins personnels », s’indigne encore Twakkul Karman qui affirme, pourtant, respecter le passé politique d’Abdelaziz Bouteflika. « Je respecte beaucoup son passé de militant comme l’un des héros de la guerre de libération, mais les révolutions nobles doivent conduire à remettre le pouvoir au peuple et non à le monopoliser par ceux qui ont conduit des révoltes contre les dictatures », a-t-elle estimé en déplorant la régression politique de l’Algérie en matière de démocratie et de libertés publiques.
« L’Algérie est la preuve qu’aucune démocratie ne peut exister tant que l’armée poursuit son ingérence dans les affaires politiques en monopolisant le pouvoir », analyse en dernier lieu celle qui a été l’une des figures symboliques du « Printemps Arabe » au Yémen.