L’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a été nommé, hier, à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), en remplacement de Bernard Bajolet, parti à la retraite. Le passage par Alger semble devenir, ces dernières années, un critère de pour présider aux destinées des services de renseignements français.
Un communiqué de l’Elysée, rendu public hier, à l’issue de la réunion du Conseil de défense et de sécurité nationale français, présidée parle président Emmanuel Macron, indique que Bernard Emié, actuel ambassadeur de France en Algérie, est désigné à a tête de la DGSE.
La France a nommé deux de ses ambassadeurs passés par Alger à la tête du contre-espionnage français ces dix dernières années. Après Bernard Bajolet, qui avait été nommé ambassadeur de France en Algérie entre 2007 et 2008, puis coordonnateur du renseignement national français entre 2008 et 2013, pour finir patron des services extérieurs entre 2013 et 2017, les autorités françaises font le choix de Bernard Emié pour conduire le plus important des départements du renseignement français et surtout, pour mener la lutte anti-terroriste.
Avant d’être nommé directeur de la DGSE, M. Emié a eu un parcours dans le domaine de la diplomatie. De la direction «Afrique du Nord et Moyen-Orient» au ministère des Affaires étrangères à ambassadeur au Liban, en Turquie, à Londres pour finir en Algérie, le nouveau patron du contre espionnage français a de solides références.
Deux noms étaient proposés à ce poste, Bernard Emié et André Parant, un autre diplomate français qui a fait Alger (2012 – 2014). Le choix de la présidence française s’est porté sur le premier qui, semble-t-il, est le plus enclin à mener à bien les objectifs du plan de lutte anti-terroriste conçu par Emmanuel Macron.
Notons d’ailleurs que cette nomination intervient au moment où le chef de l’Etat français a procédé à la mise en place de la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme et, en son sein, du Centre national de contre-terrorisme. Cette structure nouvellement créée sera confiée, indique le communiqué de l’Elysée, à Pierre de Bousquet de Florian.
Il faut croire que le nouveau président français va conserver les grandes lignes de la politique étrangère française qui a de tout temps porté un intérêt particulier à ses anciennes colonies. Emmanuel Macron semble porter désormais un intérêt plus singulier pour le Moyen Orient, notamment pour ce qui a trait aux questions sécuritaires. Pour ce faire, il fait appel à Bernard Emié qui est un connaisseur de la région. D’ailleurs, le nouveau patron de la DGSE fera partie de la task force chargée de la lutte contre le terrorisme et qui est directement rattachée à l’Elysée.
Massi M.