Situation politique/ Benflis relève «un déplacement du centre du pouvoir»

Redaction

Comme première réaction aux derniers changements opérés par le pouvoir, Ali Benflis a frappé fort. Il a estimé, dans un discours prononcé à l’entame des travaux du Comité central de son parti, Talaie El Houriyat, que «le centre du pouvoir s’est déplacé».

Nous avions déjà dénoncé l’immixtion de forces extra-constitutionnelles dans le processus de décision national, leur pouvoir croissant et l’illégitimité qui les entourent. «Nous ne pouvons que constater au vu des changements opérés que le centre du pouvoir s’est déplacé», a déclaré l’ancien premier ministre.

Avant de parvenir à cette conclusion, Ali Benflis est parti d’un constat : «la vacance du pouvoir» est à l’origine de tout. «Nous vivons une crise politique et institutionnelle majeure, inégalée, due à la vacance du pouvoir au sommet de l’État, qui a entraîné le délitement des institutions, une crise de représentativité et plus grave de légitimité à tous les niveaux», affirme l’ancien premier ministre.

Même sur le plan économique, Ali Benflis ne croit pas à la sincérité des promesses des autorités. «Un régime politique bâti sur le clientélisme et le népotisme ne peut asseoir une légitimité et une représentativité à même de fédérer les Algériennes et les Algériens autour d’un projet politique véritable, d’un projet de société. Il ne peut créer l’émulation nécessaire au renouveau économique quand il fait de l’affairisme et du clientélisme les bases de sa vision économique», indique-t-il.

S’exprimant sur l’appel au dialogue lancé par les autorités, Ali Benflis précise que lui et son parti ne sont pas «contre un véritable dialogue». Mais il refuse d’être  un apparat». «Oui, nous appelons au dialogue et nous ne cesserons jamais d’appeler au dialogue. Un dialogue pour une véritable sortie de crise et pour régler les problèmes réels des Algériennes et des Algériens. Pas un dialogue qui nourrirait le statu quo et qui servirait de faire-valoir au régime actuel», a-t-il encore fulminé.

Rania Aghiles