Situation sociale/ La grogne descend dans la rue

Redaction

Grèves, manifestations de rue et émeutes. Le gouvernement fait face, depuis quelques semaines, à une grogne sociale qui ne fait que grandir. Et si la perspective de l’adoption de la nouvelle loi sur les retraites mobilise, les problèmes sociaux liés à la crise économique le sont tout autant.

Ainsi, à l’usine SNVI de Rouiba, les difficultés financière dans lesquels se débat l’entreprise qui monte les bus et les camions depuis 50 ans, ont empêché le versement des salaires des 7000 travailleurs. Excédés, ces derniers ont organisé un sit-in dans l’enceinte même de la société pour réclamer le paiement de leurs salaires et réclamer le départ du PDG. Les salariés, qui ont déjà organisé une manifestation pour dénoncer le changement de la loi sur les retraites, ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils ont prévu de sortir dans la rue, ce mercredi, pour protester contre leurs conditions de vie et de travail.

A Tizi-Ouzou, ce sont des centaines de travailleurs des communes qui ont battu le pavé, lundi, pour protester contre l’adoption de la loi sur les retraites. La manifestation, organisée par le Syndicat des personnels de l’administration publique (SNAPAP), a drainé des manifestants venus de plusieurs régions du pays. Une manifestation similaire aura lieu à Béjaïa le 05 novembre prochain.

Après avoir organisé deux grèves cycliques de deux jours au début du mois d’octobre, la coordination intersyndicale, qui regroupe des organisations de plusieurs secteurs s’apprête à lancer, à partir de la semaine prochaine, une grève illimitée pour tenter de pousser le gouvernement à surseoir à sa volonté de supprimer le départ à la retraite sans condition d’âge.

De leur coté, les travailleurs communaux, regroupés dans une organisation syndicale, vont poursuivre le mouvement de grèves cycliques qu’ils organisent depuis plusieurs mois. Le but étant de dénoncer leur situation sociale, eux qui perçoivent des salaires extrêmement bas.

A ces manifestations, s’ajoutent les mouvements de protestations que connaissent des villes du Sud où des citoyens dénoncent notamment la hausse des prix de l’électricité. Le gouvernement promet de trouver une solution à ce problème.

Rien n’indique que ces mouvements de contestation s’arrêtent de sitôt. L’aggravation de la situation économique, caractérisée notamment par des fermetures d’entreprises, va certainement donner naissance à d’autres contestations. Une situation qui inquiète déjà le pouvoir qui multiplie les appels au calme. Sera-t-il entendu ? Peu probable au vu de son entêtement sur certains dossiers.

Essaïd Wakli