Interpol publie ce vendredi une notice rouge à l’encontre de Farid Bedjaoui, principal mis en cause dans l’affaire des pots-de-vin impliquant l’entreprise Saipem.
L’étau se resserre dans l’affaire Saipem. Farid Bedjaoui est désormais dans le viseur des polices internationales. Le neveu de l’ancien ministres des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui et principal mis en cause dans le dossier des pots-de-vin impliquant l’entreprise italienne Saipem fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol. Depuis vendredi, la cheville ouvrière du scandale « Sonatrach 2 » est recherché activement par les services de sécurité des 190 Etats membres de cette organisation internationale de police, à la demande de la justice algérienne. L’ex-conseiller de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil est poursuivi pour « association de malfaiteur spécialisée dans la corruption ».
Recherché par Interpol, Farid Bedjaoui fait également l’objet de deux mandats internationaux. Le premier a été lancé par le parquet de Milan, le second a été émis en septembre par celui d’Alger. Mais jusqu’à présent, l’homme reste introuvable.
L’enquête progresse lentement
Depuis 2013, les policiers italiens sont sur la piste de Farid Bedjaoui, parvenant à geler une partie de ses avoirs, notamment au Liban. Grâce à des perquisitions dans les bureaux d’ENI et Saipem et le domicile du PDG d’ENI-Saipem, Paolo Scaroni, à Milan, un lien entre Farid Bedjaoui, certains dirigeants du groupe italien et Chakib Khelil a bien été établi. L’affaire porte sur une commission de 198 millions d’euros qui auraient été versés à l’ancien ministre de l’Energie et son entourage à travers plusieurs sociétés off-shore détenues par son homme de main présumé, Farid Bedjaoui. Cette commission a été accordée en échange de huit grands contrats pétroliers d’une valeur de 11 milliards d’euros, illégalement attribués à Saipem. Dans cette affaire, Farid Bedjaoui a servi d’intermédiaire, organisant les rencontres entre Chakib Khelil et les différents dirigeants de Saipem.
L’arrestation de Farid Bedjaoui, qui se trouverait à Dubaï, constituerait un pas de géant dans l’élucidation de l’affaire Sonatrach 2, qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.