Le ministère de la Jeunesse et des Sports semble joindre l’acte à la parole concernant la nécessité du départ des présidents de fédérations ayant échoué dans leur mission. Il a ainsi rejeté les candidatures de plusieurs postulants à leur propre succession. Pourra-t-il agir de la sorte avec Mohamed Raouraoua?
Hier, le département géré par Ould Ali El Hadi a indiqué, dans un communiqué, que «la commission de recours de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC) a rejeté la candidature de Rachid Fezouine, candidat à sa propre succession au poste de président de la FAC». Le rejet de cette candidature est motivé, ajoute la tutelle, par le fait que le MJS s’est constitué «en tant que partie civile auprès du tribunal de Sidi M’hamed dans la plainte déposée par l’Office central de lutte de la répression de la corruption». Il est évoqué aussi «un rapport défavorable de l’inspection générale du MJS en application à l’article 14 (alinéa 2) du décret exécutif 16//153 fixant les dispositions relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus».
M. Fezouine n’est pas le seul, ces dernières 48 heures, dont la candidature a été rejetée. Il y a eu également les présidents de fédérations de judo (FAJ) et de tir sportif (FATS), respectivement Messaoud Mati et Rabah Bouzid. Ces deux dirigeants ont été écartés pour «insuffisance de résultats».
D’autres fédérations sont également dans le viseur du MJS. Ould Ali El Hadi avait déclaré, il y a une semaine, dans une intervention qui ciblait surtout le Président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, que «les présidents de fédérations qui ont échoués doivent démissionner». Pourra-t-il pour autant entraver une nouvelle candidature de Raouraoua, pour ces motifs (insuffisance de résultats), si jamais le patron de la FAF décide de briguer un autre mandat ? Impossible à envisager. Le football national se verrait aussitôt sanctionner par la FIFA pour immixtion dans les affaires d’une fédération. Seuls les membres de l’Assemblée générale ont la latitude de «sanctionner» leur président.
Il y a d’autres fédérations internationales, comme celle de l’athlétisme (AAIF) ou de handball (IHF) ,qui ont l’habitude d’intervenir lorsqu’elles constatent que les politiques s’immiscent dans les affaires internes de leurs fédérations. Pour ces cas, il faudrait que le MJS procède autrement, en évoquant d’autres raisons ou carrément en «négociant» le départ des présidents sortants.
Elyas Nour