Dans un avenir proche, l’Algérie connaîtra une série de bouleversements qui changeront radicalement la nature politique de son régime. C’est du moins ce que prévoit l’influent institut américain The Washington Institute for Near East Policy (Winep). Dans un rapport très bien fouillé, cet institut estime que le successeur d’Abdelaziz Bouteflika est d’ores et déjà connu.
« Très probablement, les militaires et les services de sécurité choisiront, ou auraient déjà choisi, le successeur de Bouteflika, bien qu’une succession contestée ou difficile reste une possibilité », soulignent Robert Satloff et Sarah Feuer, les deux experts auteurs de ce rapport. Ces deux spécialistes de l’Afrique du Nord ont recoupé des sources et accompli un travail de recherches qui les amène à croire que « même avec une succession harmonieuse, la probabilité d’une baisse persistante des prix du pétrole signifie que le prochain président algérien héritera d’une perspective économique de plus en plus critique », indiquent-ils.
« Si les recettes en baisse de l’État limitent sa capacité à répondre au mécontentement populaire, les protestations croissantes pourraient ébranler les fondements du régime”, affirme encore ce rapport d’après lequel l’Algérie risque de subir une “instabilité croissante ». Celle-ci « éloignerait les services de sécurité de l’État de leurs opérations antiterroristes, dans les régions frontalières et augmenterait le risque d’un événement majeur de
déstabilisation”, constate le même rapport qui sera remis à l’administration de Donald Trump qui devra s’en inspirer dans sa politique étrangère et ses relations bilatérales avec l’Algérie.