Succession d’Abdelaziz Bouteflika/ Chakib Khelil : « Personne ne m’a sollicité »

Redaction

Chakib Khelil sera-t-il le successeur d’Abdelaziz Bouteflika ? Reviendra-t-il aux commandes après un long exil aux Etats-Unis et malgré de graves présomptions de corruption ? Ces questions reviennent sur toutes les lèvres à Alger où les « salons » fréquentés par les dignitaires du régime sont animés, depuis plusieurs jours, par des discussions passionnées sur l’avenir politique de Chakib Khelil.

Officiellement, Chakib Kheli déclare ne nourrir aucune ambition politique en dépit d’une campagne de communication menée tambour battant sur les médias et les zaouïas. Le correspondant à Alger de l’agence d’information américaine Bloomberg a clairement interrogé Chakib Khelil s’il envisageait de revenir aux affaires au plus haut sommet de l’Etat. « Personne ne m’a sollicité », a répondu l’ancien ministre de l’Energie qui ne réfute donc pas sa volonté d’occuper un nouveau poste au gouvernement. « Je suis disponible et prêt à aider mon pays », réitère Chakib Khelil qui fait ainsi une offre de service claire et nette aux décideurs d’El-Mouradia. Mais ces derniers comptent-ils le rappeler ? « Oui », affirment des sources proches des différents cercles au pouvoir. Ceci dit, selon nos informations, aucun consensus ne s’est dégagé au sein de ces cercles pour déterminer la nouvelle fonction à accorder à Chakib Khelil.

Interrogé par l’agence Bloomberg,  Riccardo Fabiani, analyste principal en Afrique du Nord chez Eurasia Group, l’une des plus grandes sociétés de conseil qui évalue les risques politiques dans le monde,  estime que Chakib Khelil vise un poste ministériel ou la fonction de Premier ministre parce qu’il demeure « peu probable » qu’il puisse succéder à Abdelaziz Bouteflika en raison des « allégations de corruption » dont il fait l’objet. Le retour de Chakib Khelil et la situation politique qu’il a engendré en Algérie « montre comment les diverses factions du régime sont de plus en plus nerveuses au sujet de la succession », analyse cet expert.

Plusieurs éléments confirment la pertinence de cette analyse. Quoi qu’il en soit, il apparaît clairement que Chakib Khelil jouera directement ou indirectement un rôle important dans la succession d’Abdelaziz Bouteflika.