A l’occasion l’installation de la commission de surveillance des législatives qu’il préside, Abdelouahab Derbal, présenté par le pouvoir comme un homme «neutre» et «intègre», a donné le ton : son discours est résolument inscrit dans l’agenda de ceux qui l’ont nommé.
Ainsi, lors d’une allocution prononcée dimanche au cours de la cérémonie d’ouverture de la haute instance indépendante chargée de surveillance des élections, Abdelouahab Derbal a entamé son discours par des éloges à Abdelaziz Bouteflika et son règne. Selon l’ancien ministre islamiste, le chef de l’Etat a «ramené la paix» et «instauré la démocratie» dans le pays. Il ne pouvait donc pas non plus ne pas rappeler «la politique de réconciliation nationale» qui «a ramené la paix» dans le pays.
Devant des représentants du pouvoir dont Abdelmalek Sellal, Abdelouahab Derbal a tout de même évoqué une évidence ! Il a reconnu, à demi-mot, que les élections précédentes n’étaient pas «honnêtes», affirmant que la commission qu’il préside «va réhabiliter les voix des citoyens».
Cette commission, composée de 410 membres, a pour mission de « surveiller » les élections. Mais elle ne fait pas l’unanimité. Elle est notamment rejetée par tous les partis de l’opposition.
Essaïd Wakli